LE COURRIER DU «CASH». Vos interrogations. Stéphane Rolland cherche les réponses.
Q – «Je travaille à la maison depuis mars dernier. J’ai entendu dire qu’il serait possible d’obtenir jusqu’à 400 $de déduction fiscale par une méthode simplifiée. Je me demandais dans quelles conditions il pourrait être avantageux d’utiliser l’autre méthode.»– Caroline
R. – Pour faciliter la tâche des contribuables, l’Agence de revenu du Canada et Revenu Québec ont adopté une méthode simplifiée pour les employés qui travaillent à domicile et qui souhaitent déduire des dépenses liées à leur emploi.
Avec la méthode à taux fixe temporaire, un employé peut déduire jusqu’à 400$ de ses revenus d’emploi au fédéral et à Québec. Pour y avoir droit, le salarié doit avoir travaillé au moins 50 % de ses heures de travail à la maison pendant au moins quatre semaines, explique Andrée Germain, directrice principale en fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton. Cette condition est la même pour la méthode détaillée (nous y reviendrons). Peu importe la méthode utilisée, notez aussi que vous ne devez avoir reçu aucun remboursement de votre employeur pour les dépenses engagées.
Pour la méthode à taux fixe temporaire, chaque journée de travail vous donne droit à une déduction de 2 $ par jour.
Pour une bonne partie des employés de bureau confinés depuis mars 2020, les 200 jours requis pour atteindre le maximum admissible seront atteints. L’avantage de cette méthode simplifiée est qu’on n’a pas à conserver de reçus ou à faire de calculs.
La méthode détaillée Vous pourriez aussi utiliser la méthode détaillée. Cette méthode est plus complexe et pourrait entraîner des honoraires plus élevés si vous sollicitez les services d’un comptable, prévient Andrée Germain. Vous devrez obtenir le formulaire T2200 dûment rempli et signé par votre employeur. Il faudra aussi conserver vos reçus.
Vous devrez ensuite calculer le pourcentage de votre aire habitable qu’occupe votre espace de travail pour déterminer la part de vos dépenses d’habitation que vous pouvez réclamer. L’électricité, le chauffage et l’accès à Internet font partie des dépenses admissibles.
Chaque cas est unique, mais les locataires ont plus de chance d’être parmi ceux qui ont un avantage à utiliser la méthode détaillée. «Les loyers, toujours en proportion du taux d’utilisation, sont déductibles, explique la fiscaliste. Ce n’est pas le cas pour les paiements hypothécaires.» Contrairement aux travailleurs autonomes, les employés propriétaires ne peuvent réclamer une part de l’assurance habitation, des taxes foncières et des frais d’intérêts sur l’hypothèque. Les employés à la commission ont toutefois droit de déduire une partie des primes d’assurance et des taxes foncières.
Si vous avez profité de la pandémie pour acheter un bureau, un ordinateur ou une chaise ergonomique, sachez que ceux-ci ne sont pas admissibles à une déduction. «Ces dépenses en biens durables sont considérées comme des dépenses en capital et ne sont pas admissibles, précise-t-elle. Par contre, plusieurs employeurs ont décidé de rembourser des frais liés à ce type de dépense. Une nouveauté cette année est que les premiers 500 $remboursés pour ces dépenses par les employeurs ne sont pas imposés.»Pour vous aider à faire votre choix, Revenu Québec a mis en ligne un outil de calcul relativement simple à utiliser pour comparer l’effet des deux méthodes: www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/outils/teletravail-fr.asp
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