Une avenue essentielle au Québec par exemple serait de diversifier encore plus sa production. (Photo: Matthew Henry pour Unsplash.com)
EXPERT INVITÉ. Devant certaines pratiques qui mettent à mal tous les efforts durables déployés ainsi qu’à une poussée de la pensée magique pour lutter contre les changements climatiques de l’autre côté, il serait temps d’envisager plusieurs actions pour réaliser la transition énergétique.
Devenir un leader de la création technologique durable
Utiliser des technologies existantes c’est bien. Les créer c’est mieux. Ce leadership en matière de développement durable n’a pas encore été réclamé.
Et pour cause.
Nous avons à peine touché la surface des nouvelles possibilités pour mieux produire, consommer de l’énergie et résoudre les changements climatiques.
Pensons seulement à la captation du carbone, au stockage d’énergie, à l’innovation dans les industries lourdes, la construction ou le transport. Ces trois dernières industries font d’ailleurs pâle figure puisqu’elles concentrent la grande majorité des émissions.
Et il existe d’autres opportunités comme la fusion nucléaire et la géo-ingénierie dont le potentiel dépasse nos rêves les plus fous. Ils pourraient pourtant être à portée de main. Toutefois, il faudra collectivement accepter de prendre des risques économiques importants pour financer leur développement.
En misant sur plusieurs de ces avenues, nous pourrions diluer ces mêmes risques. En coordonnant le milieu de la recherche, l’écosystème entrepreneurial, en stimulant la créativité puis l’innovation, en incitant l’innovation ouverte entre les grandes entreprises et nos jeunes pousses, pourquoi ne pas nous donner le droit de rêver?
Imaginez ce que l’on pourrait accomplir avec les enveloppes existantes en les redirigeant vers ce type d’initiatives?
Diversifier nos sources de production et de consommation d’énergie
Alors que plusieurs alertent sur la possible rupture des chaînes d’approvisionnement en électricité, comment ne pas envisager d’augmenter massivement nos capacités de production?
Qui plus est à un moment où la production d’hydroélectricité commence à subir l’impact des sécheresses.
Une avenue essentielle au Québec par exemple serait de diversifier encore plus sa production. Or nous n’utilisons même pas l’une des énergies les plus propres au monde: le nucléaire.
Avec une demande croissante des ménages, du transport électrique et des technologies toujours plus énergivores (intelligence artificielle générative et minage de cryptoactifs par exemple), il est nécessaire d’agir.
L’électrification des transports ne devrait pas nous faire perdre de vue que d’autres avenues pourraient avoir un impact tout aussi important dans cette transition. On peut citer par exemple le potentiel de l’hydrogène.
La gestion des mauvais joueurs à l’international
On a beau se réunir en grande pompe annuellement et faire de grandes déclarations, les actions ne suivent que très rarement.
On le sait, le droit international a des limites inhérentes en raison d’un manque d’effets contraignants de la plupart des déclarations et traités internationaux.
Et cela devient manifestement problématique quand certains États ne jouent pas le jeu. Surtout quand il y a urgence. Et que les plus grands pollueurs sont aussi les plus grandes puissances: Chine, Russie, États-Unis et Inde.
Quelle serait alors la solution? Les dirigeants sur la planète ont d’autres moyens à leur disposition.
La voie diplomatique, en dehors des grandes messes mondiales, doit évidemment être privilégiée. Il est certain que les gains pourraient être limités. Une avenue pour le moins délicate reste l’utilisation de moyens de pression. L’effet étant limité quand un État seul désire faire pression, il faudrait en plus privilégier une approche multilatérale, en précisant que le statu quo forcerait les États soucieux de l’environnement de mettre un terme aux échanges avec les industries fautives du ou des pays visés.
Lorsque, en revanche, des États engagés dans la transition énergétique souhaitent réellement forcer la main d’autres pays, notamment les pays “voyous”, des sanctions économiques restent envisageables. Le défi reste de mesurer l’impact de telles mesures entre les gains réels et les risques liés à un conflit économique, notamment s’il dégénère.
C’est là toute la complexité des relations internationales. Et de la transition énergétique.
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