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Trois champions de la R-D

Pierre Théroux|Édition de la mi‑mai 2019

Trois champions de la R-D

SPÉCIAL 500: LA R-D. À l’origine de la croissance, il y a l’innovation. Et à l’origine de toute innovation, il y a de la recherche, du prototypage, des essais et des erreurs. Quelles sont les façons les plus efficaces pour les entreprises de faire de la recherche et du développement ? Devraient-elles l’internaliser ? La sous-traiter ? Quels sont les ressources et les outils sur le marché ?

L’innovation est au coeur des entreprises qui veulent assurer leur pérennité. Voilà pourquoi, aux quatre coins du Québec, des entreprises investissent massivement en recherche et développement (R-D). Pour mieux comprendre leur réalité, Les Affaires est allé à la rencontre de trois centres qui développent des produits qui rendent les villes plus intelligentes, des véhicules plus légers ou encore de nouveaux médicaments.

MERCK À L’ÈRE DE L’INNOVATION OUVERTE

Au fil des ans, Merck Canada a investi des milliards de dollars (plus de 1 G $ depuis l’an 2000, dont 69 M $ en 2018) dans la recherche de nouveaux médicaments pour le traitement du cancer, de l’asthme ou encore des maladies respiratoires, cardiovasculaires et infectieuses. Cette multinationale pharmaceutique américaine, qui commercialise plus de 250 produits pharmaceutiques et de santé animale au pays, s’intéresse aussi à la recherche et au développement de vaccins.

Pour consulter notre classement des 500 plus grandes entreprises du Québec, cliquez ici.

Les travaux effectués dans son centre de recherche montréalais ont jadis mené à la commercialisation de médicaments vedettes, comme le Singulair (asthme), l’Arcoxia (douleur) et le 222 (analgésique). Dans le passé, Merck et les multinationales pharmaceutiques ont en effet développé et commercialisé une foule de nouveaux produits brevetés. On leur doit la plus grande part des investissements en recherche et développement en santé au Canada.

Toutefois, comme bien d’autres géants pharmaceutiques qui avaient des établissements de recherche dans la grande région de Montréal, mais souhaitaient réduire leurs coûts, Merck y a fermé son centre d’innovation il y a près de 10 ans, tout en gardant une présence active au Québec et en s’engageant alors à injecter 100 M $ sur cinq ans dans la R-D en biopharmaceutique dans la province.

Nouveau modèle d’investissement en R-D

«Le modèle d’affaires a changé. Nous sommes passés d’une méthode de recherche intégrée verticalement à l’interne à une nouvelle démarche d’innovation ouverte basée sur la création de partenariats avec des chercheurs dans les universités et les hôpitaux, mais aussi avec des entreprises de biotechnologie. C’est un modèle beaucoup plus agile et efficace», fait valoir Anna Van Acker, PDG de Merck Canada. Pour celle qui travaille au sein du géant pharmaceutique depuis 30 ans, d’abord en Belgique, son pays d’origine, puis aux États-Unis, en Chine et en Amérique latine, le Québec a un environnement scientifique et économique «favorable au développement et à l’innovation de l’industrie des sciences de la vie».

En 2012, Merck a apporté une contribution de 35 M $ dans le lancement du Fonds de biosciences Merck Lumira afin de soutenir financièrement les sociétés de biotechnologie québécoises qui font de la recherche aux stades préliminaires du développement de médicaments au Québec. Cette même année, elle avait effectué un investissement de 12,5 M $ dans le financement des travaux de trois centres de recherche affiliés à des universités et à des hôpitaux montréalais, soit l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, le Centre de recherche du CHUM et le Centre de recherche de l’Institut de cardiologie de Montréal.

L’entreprise avait auparavant investi 6,8 M $ dans AmorChem, un autre fonds de capital-risque québécois spécialisé dans les sciences de la vie. Merck a continué ce soutien lors du lancement, en décembre 2017, du nouveau fonds AmorChem II, doté d’une capitalisation initiale de 44,2 M $, qui se spécialise dans l’investissement dans des projets de sciences de la vie issus des universités et des centres de recherches du Québec. Depuis sa création, AmorChem a contribué à la création de six entreprises, dont la plus récente, MyX Thérapeutique, en décembre dernier, ainsi que SemaThera ou Corbin Thérapeutique.

Merck travaille aussi en collaboration avec Medicago, ce fleuron de l’industrie biopharmaceutique québécoise, pour «accélérer la découverte de nouveaux antigènes pour les vaccins», indique Mme Van Acker.

Enfin, en novembre dernier, Merck Canada renouvelait son engagement auprès du Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM), dont elle est une membre fondatrice, en injectant 3,5 M $ pour appuyer le développement de technologies en recherche biopharmaceutique au Québec. Cette nouvelle contribution porte à 9,5 M $ les investissements totaux de Merck au CQDM.

Oncologie et études cliniques

Merck, qui affirme avoir le plus vaste programme de recherche clinique en immuno-oncologie du secteur pharmaceutique, dirige de plus en plus ses activités de recherche vers le traitement du cancer.

L’entreprise a notamment participé à la création, en février 2017, de l’Oncopole, un pôle de recherche, de développement et d’investissement pour accélérer la lutte contre le cancer, qui est coordonné par l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’Université de Montréal. La société pharmaceutique a investi 15 M $ dans cette démarche de cocréation avec le Fonds de recherche du Québec – Santé.

À cet égard, le Canada est l’un des pays où Merck fait le plus de recherche clinique. L’entreprise compte actuellement une quarantaine de programmes d’essais cliniques dans tout le pays, dans plus d’une centaine d’établissements où des milliers de patients prennent part à ces études.

«Le marché canadien ne représente qu’environ 2 % des achats mondiaux de médicaments. Mais la qualité et l’excellence de la recherche clinique est une force de l’industrie pharmaceutique canadienne», constate Mme Van Acker.

À l’ère de l’intelligence artificielle

Le Canada, en particulier le Québec, offre aussi un autre avantage de taille pour Merck : son expertise en intelligence artificielle, qui laisse entrevoir des percées majeures en santé, notamment pour la recherche en génétique, les diagnostics médicaux ou encore la mise au point de médicaments.

Or, selon Merck, Montréal a les atouts nécessaires pour révolutionner le domaine de la santé et jouer un rôle majeur dans le développement de ces technologies qui intéressent de plus en plus ce géant pharmaceutique.

«Nous en sommes encore aux balbutiements et en train d’explorer les différentes applications possibles de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé. Mais le Québec et Montréal ont le potentiel de devenir une force dans ce domaine», estime Mme Van Acker, en soulignant la présence de chercheurs et d’experts reconnus mondialement.

Elle croit même que Merck Canada pourrait jouer un rôle de catalyseur dans ce domaine pour l’ensemble du groupe à l’international. Ce qui donnerait à cette filiale, voire à Mme Van Acker, une raison de plus de prolonger son séjour au pays.

EN ROUTE VERS LA 5G

Le déploiement de la cinquième génération des communications sans fil, la technologie 5G, approche à grands pas, rendant possible un avenir encore plus connecté. Et le Québec entend bien profiter de son immense potentiel.

Dans cette course mondiale à l’innovation, les expérimentations sont nombreuses et les promesses sont grandes. Un peu partout sur la planète, de nombreux acteurs s’activent déjà à développer et à déployer cette technologie qui, avec une vitesse de téléchargement jusqu’à 100 fois plus rapide que la technologie 4G actuelle, favorisera le développement d’une nouvelle génération de produits et de services, et ce, dans tous les secteurs d’activité économique.

«C’est un changement majeur. On génère aujourd’hui un déluge de données et la 5G facilitera la connectivité entre des appareils et des équipements. Elle ouvre la voie à une foule de nouvelles applications», estime Pierre Boucher, directeur général d’Innovation Encqor (Évolution des services en nuage dans le corridor Québec-Ontario pour la recherche et l’innovation), un organisme lancé il y a un an afin de promouvoir la technologie 5G. Cette initiative réunit cinq chefs de file mondiaux du domaine des technologies numériques, soit Ericsson, Ciena Canada, Thales Canada, IBM Canada et CGI.

M. Boucher en connaît un rayon sur l’innovation, en particulier dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC). Chef de la recherche et de l’innovation au centre de R-D et de services d’Ericsson, à Montréal, pendant plus de 20 ans, il a été aux premières loges du développement des réseaux précédents 3G et 4G. Puis, il s’est intéressé à l’intelligence artificielle et à l’infonuagique, de même qu’à l’application des TIC dans les domaines des réseaux électriques intelligents, du transport, de la sécurité publique et des collectivités branchées.

Il a quitté Ericsson pour piloter cette initiative Encqor qui, affirme-t-il, «permet à tout un écosystème d’innovation au Québec, et à des centaines d’entreprises, de participer au développement de la technologie 5G. Quand celle-ci sera déployée, les entreprises d’ici pourront profiter de son potentiel et avoir accès à un marché mondial».

Un projet de 400 millions de dollars

Le projet Encqor vise à établir le premier corridor précommercial de télécommunications sans fil 5G du pays. En clair, il souhaite rendre les réseaux 5G accessibles aux petites et moyennes entreprises, de même qu’aux chercheurs et au milieu universitaire, pour mieux concrétiser le potentiel technologique de la 5G et ainsi accélérer le virage de l’économie numérique.

Car, même si le projet réunit des géants, il importe aussi de «compter sur la flexibilité et la force novatrice des PME pour favoriser le développement et l’adoption de technologies émergentes», indique Sébastien Vaillancourt, responsable du programme Encqor pour Thales.

Thales Canada a d’ailleurs injecté 25 M $ dans ce projet de partenariat public-privé qui bénéficie d’un investissement qui totalise 400 M $ de la part des quatre autres géants impliqués, mais aussi des gouvernements du Québec, de l’Ontario et du Canada. L’organisme souhaite susciter l’intérêt d’un millier d’entreprises basées au Québec et en Ontario.

«C’est la force et la particularité d’Encqor. Il y a plusieurs initiatives ailleurs dans le monde pour développer la technologie 5G. Elles se font toutefois souvent en vase clos, tandis que ce projet est plus collaboratif», fait valoir M. Boucher.

Cette démarche collaborative a l’avantage d’offrir un atout compétitif aux PME d’ici qui «pourront non seulement faire la démonstration de leur innovation et de leurs applications, mais aussi profiter de l’appui de multinationales qui ont accès à des marchés partout dans le monde», ajoute M. Vaillancourt, qui est également responsable du site d’innovation 5G d’Encqor implanté à Québec.

Aide technique et financière

Depuis l’automne dernier, des ressources et des infrastructures liées à la technologie 5G ont été mises sans frais à la disposition d’entreprises québécoises, mais aussi d’établissements de recherche et de laboratoires qui souhaitent tester, développer ou encore faire la démonstration précommerciale de leurs technologies, produits ou services.

Deux sites d’innovation 5G ont ainsi été créés pour accompagner les entreprises : l’un au Centech de l’École de technologie supérieure (ÉTS), à Montréal, et l’autre au centre de recherche et technologie de Thales, dans le Parc technologique du Québec métropolitain. Les entreprises peuvent également profiter de ressources financières, par des programmes d’innovation et d’adoption qui sont chapeautés par le Cefrio et Prompt, qui sont responsables de la coordination du programme au Québec.

Les projets soumis peuvent être financés jusqu’à hauteur de 50 % des dépenses admissibles, avec une valeur moyenne du financement accordé de 66 000 $. Plusieurs entreprises ont déjà manifesté leur intérêt. «Il s’agit principalement d’entreprises technologiques, les early adopters, qui ont rapidement compris l’importance et la valeur de notre démarche», précise M. Boucher, qui ne peut pour l’instant dévoiler les noms des PME participantes ou les secteurs d’activité touchés.

Les retombées québécoises

Une chose est sûre : la recherche et les essais en matière de 5G s’intensifient, et son application aura des effets dans tous les domaines. Or, «le Québec est en bonne position pour tirer son épingle du jeu à l’échelle internationale», croit M. Boucher.

M. Vaillancourt fait écho à ses propos. «Les États-Unis et l’Asie, en particulier la Corée, ont sûrement une longueur d’avance. Mais le Québec a des atouts, notamment en ce qui concerne les technologies et les télécommunications, et il faut s’assurer de ne pas perdre de terrain», précise-t-il.

D’autres secteurs forts de l’économie québécoise, comme l’industrie aérospatiale, qui compte sur la présence de joueurs majeurs comme Bombardier ou Pratt & Whitney et autour desquelles gravitent une multitude de PME, profiteront aussi d’une connectivité plus performante et rapide. Sans oublier «Hydro-Québec et son groupe de chercheurs qui sont déjà très avancés dans le développement de réseaux électriques intelligents», rappelle M. Boucher. Il cite aussi en exemple le secteur minier québécois, qui compte des entreprises qui «utilisent déjà des technologies parmi les plus avancées du monde pour l’utilisation de réseau sans fil dans les mines souterraines. Les entreprises minières peuvent tirer avantage de l’émergence de la 5G».

Au Canada, le déploiement de la prochaine technologie 5G doit se faire graduellement à partir de 2020. Reste à voir si une connectivité plus rapide et efficace, qui devrait entraîner le développement de nouveaux produits et services, tiendra ses promesses.

RIO TINTO MISE SUR SON CENTRE DE RECHERCHE POUR PERCER DE NOUVEAUX MARCHÉS

Des téléphones intelligents aux automobiles, en passant par les avions et les dosettes de café, force est de constater que l’aluminium fait sa place dans une multitude de produits. Certains alliages, ont été développés au Québec, plus particulièrement grâce à l’expertise de la centaine de chercheurs et de techniciens du Centre de recherche et de développement Arvida (CRDA) du géant Rio Tinto. Ces spécialistes s’affairent depuis près de 75 ans à améliorer les procédés de fabrication de l’aluminium, mais aussi à développer de nouveaux alliages qui entrent dans la fabrication d’un nombre croissant de produits, anciens ou nouveaux.

Chez ce géant mondial de l’aluminium, la recherche, le développement et les innovations technologiques sont au coeur des opérations. «L’entreprise a toujours eu besoin de comprendre comment on peut améliorer la transformation de l’aluminium et créer des produits qui répondent aux besoins de ses clients», indique Frédéric Laroche, directeur, Solutions technologiques aluminium, qui dirige les activités du CRDA depuis près de huit ans.

Le CRDA est situé dans l’immense complexe d’aluminium de Jonquière, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui comprend aussi la raffinerie d’alumine Vaudreuil et l’usine d’électrolyse Arvida, où sont regroupés plus de 2 000 travailleurs. Ce centre est évidemment muni des équipements et des instruments les plus sophistiqués. Comme ce microscope électronique à balayage, acquis l’an dernier par le laboratoire de métallographie, qui utilise un faisceau d’ions et fournit des images en relief pour mieux analyser des alliages.

Le centre abrite aussi une fonderie à échelle réduite qui reproduit des procédés industriels. «On est capable de couler des lingots de laminage de plus petite dimension, mais équivalents sur le plan des caractéristiques et des propriétés, pour développer de nouveaux alliages», explique Claude Dupuis, directeur, Technologie coulée, groupe de produits Aluminium, chez Rio Tinto.

Meilleure performance économique et environnementale

Le CRDA a été créé au départ pour y mener essentiellement des analyses visant à mesurer la qualité des matières premières entrant dans la fabrication de l’aluminium, comme la bauxite, de même que la performance des équipements et des procédés, puis, ultimement, la qualité des produits. «En fin de compte, on fait de la recherche pour améliorer la performance de l’entreprise, tant d’un point de vue économique qu’environnemental», ajoute M. Laroche.

Le développement continu de la technologie d’électrolyse de l’aluminium de Rio Tinto est assuré par les équipes de R-D de l’entreprise. «Le procédé d’électrolyse est vieux de plus de 100 ans et est encore utilisé. Nous travaillons cependant à améliorer la productivité et la performance des cuves de production, tout en réduisant les coûts opérationnels», souligne M. Dupuis. L’entreprise affirme ainsi pouvoir augmenter la productivité de ses usines d’environ 1 % année après année. «Ça paraît peu, mais au cumul des ans, ça peut représenter l’équivalent de la production d’une usine.»

Les quelque 10 000 cuves d’électrolyse AP utilisées partout dans le monde pour la production d’aluminium sont commercialisées par les équipes localisées en France. Depuis 2004, les équipes de R-D du Québec et de France travaillent ensemble pour continuer d’améliorer leur performance. Les cuves AP60, implantées à l’aluminerie Arvida il y a plus de cinq ans, produisent 40 % plus d’aluminium que les générations précédentes.

Au fil des ans, d’autres axes et équipes de R-D se sont greffés au CRDA, notamment en environnement. Une technologie développée par le Centre a, par exemple, amené la construction d’une usine de traitement de la brasque usée, un déchet très dangereux de l’industrie de l’aluminium. Construite au coût de 225 M $ US, elle traite environ 80 000 tonnes de résidus annuellement.

Ces jours-ci, une équipe du département de recherche des technologies analytiques travaille même au développement d’applications sur des tablettes et des algorithmes pour faire passer les usines de Rio Tinto à l’ère du 4.0. Le Centre opérationnel aluminium, situé dans le vaste complexe de Jonquière, contrôle en temps réel 2 482 cuves pour toutes les installations canadiennes de Rio Tinto et traite 5 millions de données chaque heure.

D’autres équipes travaillent au développement de produits pour l’industrie automobile, un secteur d’activité qui utilise de plus en plus l’aluminium pour la carrosserie et pour d’autres pièces. Début mai, Rio Tinto lançait un nouvel alliage de roue, le Revolution-Al, de 10 % à 15 % plus résistant et de 7 % plus léger. «Nos efforts d’innovation passent par notre capacité à amener nos clients à se différencier dans le marché», dit M. Laroche.

Outre son équipe de 125 employés, le CRDA mise aussi sur un important réseau de chercheurs qui travaillent dans les maisons d’enseignement et autres centres de recherche.

Rio Tinto et l’Université du Québec à Chicoutimi ont récemment renouvelé deux partenariats totalisant près de 4 M $ sur 5 ans. L’un porte sur l’amélioration de la performance et de la qualité de la métallurgie des lingots de laminage, et l’autre vise à approfondir la compréhension du processus de dissolution de l’alumine dans les cuves d’électrolyse. L’entreprise offre aussi son soutien financier dans d’autres chaires de recherche universitaires.

Cette collaboration s’étend aussi aux entreprises, comme STAS, un fabricant d’équipements pour améliorer la productivité et la qualité de l’aluminium, qui en a vendu des centaines dans près de 40 pays grâce aux échanges de technologies développées par le CRDA.

Le géant Apple, qui souhaite réduire l’empreinte environnementale de ses équipements, est même venu cogner à la porte de Rio Tinto l’an dernier. Avec une demande très précise : trouver comment éliminer complètement les émissions de gaz à effet de serre du procédé traditionnel de production d’aluminium. Pour cela, Rio Tinto s’est associée avec son concurrent Alcoa dans une coentreprise Elysis, qui implantera un centre de recherche au Complexe Jonquière de Rio Tinto. Des chercheurs du CRDA collaboreront à ce projet.

Il y a un an, grâce entre autres à l’utilisation de l’hydroélectricité pour la production de son aluminium, Rio Tinto devenait la première entreprise au monde à recevoir la certification Aluminium Stewardship Initiative. Cette norme reconnaît la capacité de l’entreprise à produire de l’aluminium de façon responsable. À l’ère des changements climatiques, l’avenir se construit d’ailleurs avec des produits durables, dont l’aluminium, et le CRDA entend contribuer au développement de produits plus verts.

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