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Un birdie au-delà des parcours

Simon Lord|Édition de la mi‑mars 2021

Un birdie au-delà des parcours

Golf In offre des simulateurs de golf commerciaux et résidentiels. (Photo: courtoisie)

INDUSTRIE DU GOLF. L’industrie du golf ne se limite pas aux seuls terrains. Plusieurs entreprises gravitent autour de ce secteur, et elles se portent plutôt bien. Survol de la situation de deux d’entre elles et de ce qu’elles prévoient pour l’année en cours.

«C’est sûr qu’on a profité du bouillonnement dans l’industrie, causé par le confinement, la restriction des activités et les terrains de golf qui étaient pleins à 95 %, raconte Carl Fortin, président et actionnaire de Golf In, un concepteur et fabricant de simulateurs de golf commerciaux et résidentiels basé à Saint-Georges. On a eu beaucoup de demandes, tout le monde était en rupture de stock.»

Difficile, toutefois, de départager exactement quelle proportion de la croissance qu’a connue Golf In est attribuable aux circonstances économiques particulières de 2020:l’entreprise connaît une croissance annuelle de 20 % à 25 % depuis plusieurs années déjà. Cette année — l’exercice financier se termine le 31 mai —, Golf In prévoit vendre 125 simulateurs. L’année précédente, elle en a vendu 75, et l’année d’avant, 50.

Fondé en 2005, le fabricant commercialise et installe ses simulateurs — dont le prix varie entre 25 000 $et 40 000$— dans les clubs de golf, les maisons de retraite et les condos de luxe. Et il commence à se sentir coincé dans ses installations de production. Pour cette raison, et parce qu’elle vise vendre entre 200 et 250 simulateurs l’an prochain, la PME prévoit aller s’installer plus confortablement ailleurs.

«En mai, on déménagera dans une nouvelle usine, toujours à Saint-Georges, qui fera 20 000 pieds carrés, soit le double de notre surface actuelle, annonce Carl Fortin. On aura aussi de nouveaux équipements de production.»Un investissement de 1 million de dollars qui donnera la capacité à Golf In de fabriquer annuellement jusqu’à 1 000 simulateurs.

 

Vive les simulateurs

Carl Fortin n’est pas inquiet pour les années à venir. La demande pour les simulateurs de golf résidentiels a explosé cette année, soutenue entre autres par les snowbirds, qui ont dû rester ici et trouver de quoi s’amuser. Il estime qu’elle pourrait continuer de croître. «Un phénomène qui s’en vient, c’est celui des clubs privés, soit des groupes de 7, 10, 15, ou 20 personnes qui se réunissent et qui installent un simulateur, avec une table de billard, et passent leur temps entre amis», avance le président de Golf In.

«Ce printemps, on lance une nouvelle technologie qu’on a développée à 100 %, poursuit-il. Dans les années à venir, on commencera aussi à explorer le marché international.»À court terme, l’entreprise focali-sera ses énergies sur les États-Unis, mais compte ensuite, à moyen terme, approcher les pays scandinaves, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. «Partout où il y a un hiver, les simulateurs sont populaires», assure Carl Fortin.

 

C’est aussi vert chez le voisin

OJ Compagnie, un fournisseur d’équipement de golf et de semences basé à Sherrington, sur la Rive-Sud, dans la région de Montréal, a lui aussi connu une bonne année 2020. Bien qu’il n’ait pas profité seulement de l’effervescence dans le domaine du golf, car l’entreprise dessert tous les secteurs qui sont liés à l’entretien du gazon. «Les gens restaient chez eux et voulaient embellir leur milieu de vie, précise son président, Phil Jangl. Nous avons donc eu une bonne année 2020 dans l’ensemble.»

Aujourd’hui, l’industrie du golf représente environ 60% du chiffre d’affaires d’OJ Compagnie. Mais à la fin des années 1990 et au début des années 2000, quand les terrains se construisaient à un rythme de deux par année, cette proportion était de 90 %. «Nos ventes suivent l’activité économique de nos clients, note Phil Jangl. Alors quand les terrains ont commencé à fermer, on a dû commencer à diversifier notre base de clients.»

Estime-t-il qu’il devra continuer de poursuivre sa stratégie de diversification et que le golf ne représentera un jour que le quart de son chiffre d’affaires ? «Je ne pense pas. Les jeunes ont embarqué et les joueurs ont réinvesti dans leur équipement, rappelle-t-il. Je pense que pour l’instant, le golf a le vent dans les voiles, et j’en suis bien heureux.»