L'une des clés du succès en matière de rétention et d'engagement des employés envers l'entreprise réside en un partenariat entre les employeurs et les salariés. (Photo: Charles Deluvio pour Unsplash)
CHRONIQUEUR INVITÉ. Quand verra-t-on un syndicat travailler main dans la main avec un entrepreneur plutôt que de défendre ses membres bec et ongles au détriment même de la santé de l’entreprise ? Ce serait pourtant dans son propre intérêt : si l’entreprise est florissante, tout le monde en profite ! Les employés auront logiquement de meilleures conditions de travail et une certaine sécurité d’emploi – notion de plus en plus relative de nos jours – si l’organisation se porte bien.
Le mythe de l’employeur-exploiteur qu’entretiennent les syndicats depuis des décennies ne correspond pas à la réalité d’aujourd’hui. Un employé malheureux dans le monde du travail actuel peut assez aisément changer d’emploi. Dans des situations d’exploitation, les normes du travail existent pour protéger les travailleurs. En martelant sans cesse que les patrons sont des exploiteurs s’enrichissant sur le dos des employés, gagnant 20 fois leur salaire, c’est leur propre image et leur propre crédibilité qu’ils ternissent.
La vérité, c’est que lorsqu’une recette entrepreneuriale fonctionne, l’entreprise fait des profits. Ainsi, ceux qui ont bâti l’entreprise au fil des années, qui ont pris des risques que la majorité des gens n’oserait pas prendre et qui ont persévéré à percer le marché pour que les ventes explosent, récoltent enfin le fruit de leur travail. Est-ce qu’ils l’ont volé ? Absolument pas.
Le succès de cette recette repose tant sur la vision de ses dirigeants que sur la qualité du travail de ses employés. Oui, les patrons gagnent parfois de gros salaires. Et alors ? Si les employés sont payés convenablement et traités avec respect, la paie du patron ne devrait pas être remise en question. Elle est tout simplement le symbole que la recette entrepreneuriale fonctionne, que l’entreprise est prospère.
La détermination des salaires est généralement le fruit d’un calcul mathématique basé sur la capacité de payer de l’entreprise et sur les lois du marché. Alors, lorsqu’un syndicat formule des demandes démesurées par rapport à la croissance réelle de l’entreprise et qui vont bien au-delà de la simple inflation, ce sont les emplois de ses propres membres qu’il menace.
Je le répète régulièrement en conférence, les employés ont trois besoins bien précis par rapport à leur emploi : la liberté, la reconnaissance et un salaire décent. Notez ici que le salaire vient au troisième rang. Si les deux premiers besoins ne sont pas comblés, le salaire ne compensera en rien. Si les heures de travail sont contraignantes, les conditions misérables et les bons coups peu félicités, ce n’est pas un salaire élevé qui apaisera la colère d’un employé.
D’un autre côté, la nature de certaines entreprises exige que les employés travaillent en dehors du « 9 à 5 » traditionnel, et parfois dans des quarts de travail séparés dans une même journée. Donc un syndicat qui demande à son employeur que ses membres ne travaillent que de 9 h à 17 h alors que les clients doivent être servis en dehors de ces horaires, par exemple, se positionne carrément contre la rentabilité de l’entreprise. Il faut aussi être réaliste et comprendre les besoins de la clientèle.
Clés du succès
L’une des clés du succès en matière de rétention et d’engagement des employés envers l’entreprise réside en un partenariat entre les employeurs et les salariés. Les entrepreneurs ont tout intérêt à offrir des parts de l’entreprise aux employés, créant ainsi un réel sentiment d’appartenance et de responsabilité à l’égard de la croissance de l’organisation. Plusieurs le font déjà et on en verra de plus en plus à l’avenir.
Ultimement, je crois bien sûr que les syndicats sont appelés à disparaître dans le système privé. L’arrivée des milléniaux sur le marché du travail, avec leurs demandes à vocation humaine, jumelée à une importante pénurie de main-d’oeuvre font déjà pression sur des entrepreneurs de plus en plus ouverts à partager leur pointe de tarte avec celles et ceux qui constituent le point de contact premier avec leurs clients. Les techniques habituelles utilisées par les syndicats ne constituent en rien un levier efficace pour assurer la croissance de l’entreprise et, par conséquent, les conditions de travail des employés. C’est la collaboration et le partenariat qui sont les véritables clés du succès.