Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires
  • Accueil
  • |
  • Une île paradisiaque en péril à cause… de nous!

Une île paradisiaque en péril à cause… de nous!

L'économie en version corsée|Publié le 25 septembre 2019

Une île paradisiaque en péril à cause… de nous!

Port-Cros est un petit coin de paradis inconnu... (Photo: François Genon/Unsplash)

CHRONIQUE. Cet été, j’ai eu le privilège de passer une dizaine de jours au paradis. Si, si…

À Marseille, j’ai pris un petit train qui longeait lentement le bleu azur de la Méditerranée, parsemé ici et là de villages aux toits oranges auxquels se lovent des nuées de voiliers blancs. Je suis descendu à Hyères, j’ai pris un taxi jusqu’à la gare maritime et j’ai embarqué sur un ferry, direction l’île de Port-Cros.

Port-Cros? Personne, ou presque, n’a jamais entendu parler de ce petit bijou de nature sauvage. Il faut vraiment vivre dans le coin, être du Var, pour en avoir eu vent. Écoutez un peu ça, vous n’allez pas en revenir…

L’île se trouve depuis 1963 au cœur du tout premier parc maritime européen, si bien que les êtres humains y sont tout juste tolérés : la pêche est interdite, les véhicules à moteur sont interdits, les vélos sont interdits, les chiens et les chats sont interdits, et si jamais quelqu’un avait le malheur de griller une cigarette, je crois qu’il se ferait noyer séance tenante! Sur l’île, on peut seulement se promener le long de sentiers balisés, et aux alentours, se baigner au milieu de myriades de poissons multicolores que rien n’effarouche puisque personne ne les pêche depuis des décennies. Et c’est tout.

Je vous le disais, c’est bel et bien un petit coin de paradis…

Les touristes peuvent arriver le matin par le premier ferry qui vient du continent, et doivent s’arranger pour ne pas rater le dernier ferry, en fin d’après-midi. Car il est également interdit de séjourner sur l’île. Personne ne peut y passer la nuit. À moins d’avoir réservé une nuit au luxueux hôtel du petit port, le Manoir; de dormir sur son voilier dans une petite crique; ou encore, d’être invité par l’un des rares habitants de l’île – il doit y en avoir une vingtaine –, ce qui était justement mon cas.

J’ai en effet eu la chance incroyable d’être convié par des amis de ma famille, Éric et Sylvie, à passer un peu de temps dans leur une résidence blottie au cœur de l’île. Le temps de se promener au milieu des chênes verts, des pins d’Alep et des arbousiers, environné des senteurs de thym et de romarin – faire le tour de l’île prend une journée entière. Le temps de nager dans un univers à la beauté irréelle, peuplé de dorades, de sars à tête noire et autres saupes. Le temps, au fond, de réaliser combien la Terre est miraculeusement belle, et surtout, combien elle est proche des bouches de l’Enfer…

Une anecdote révélatrice… Un soir entre chien et loup, les pieds pendants depuis un rocher, je sens quelque chose d’incongru tapoter le bout de mes orteils : je ramasse dans l’eau une bouteille de plastique toute cabossée. Face à mon étrange trouvaille – ici, personne ne jette jamais rien à terre ou en mer –, les résidents haussent des épaules, las : «La pollution du continent, qui dérive jusqu’ici», lâchent-ils. Renseignements pris, une île de plastique longue de plusieurs dizaines de kilomètres est récemment apparue dans la Méditerranée, entre ici et la Corse : des tonnes de déchets, portés par les courants, s’agglomèrent de manière désormais chronique, si bien que l’île de plastique se forme, puis se disloque, pour mieux se reformer par la suite, au gré des courants et des vagues de déversement de déchets dans la mer.

Bref, nous sommes en train de détruire peut-être bien l’un des derniers coins de paradis sur Terre. Dans l’indifférence totale. Et cela m’a amené à réfléchir en profondeur…

Résultat? Une série de cinq articles – mes Lettres de Port-Cros – sur de grands enjeux environnementaux actuels scrutés – comme à mon habitude – par le petit bout de la lorgnette. Cinq réflexions inédites, qui pourraient bien – qui sait? – vous amener à votre tour à voir les choses autrement, puis à agir en conséquence…

Demain matin, la première lettre sera mise en ligne. Son titre : «Demain, un air pur ou un air purifié?» Les autres suivront, sur un rythme quotidien.

Surtout, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires au sujet de cette chronique qui sort de l’ordinaire, à me faire part du fruit de vos propres réflexions quant à l’avenir de l’humanité en cette période de changements climatiques et socioéconomiques. Et n’hésitez pas non plus à enrichir vos pensées en vous plongeant dans le numéro Spécial Environnement du journal Les Affaires, en kiosque cette semaine!

Lettre 1/5: Demain, un air pur ou un air purifié?

Lettre 2/5: Le tourisme, un bienfait économique? Hum, pas sûr…

Lettre 3/5: Chronique d’une extinction annoncée

Lettre 4/5: L’impact complètement flippant du changement climatique!

Lettre 5/5: Vers une dictature verte?

*****

Espressonomie

Un rendez-vous hebdomadaire dans Les affaires et Lesaffaires.com, dans lequel Olivier Schmouker éclaire l’actualité économique à la lumière des grands penseurs d’hier et d’aujourd’hui, quitte à renverser quelques idées reçues.

Découvrez les précédents billets d’Espressonomie

La page Facebook d’Espressonomie

Et mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement