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Une ville intelligente, ce n’est pas seulement de la technologie

Événements Les Affaires|Publié le 07 août 2020

Une ville intelligente, ce n’est pas seulement de la technologie

(Photo : 123rf)

Quand on pense au concept de ville intelligente, on a souvent en tête des projets technologiques. Pour François William Croteau, maire de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie à Montréal, c’est une erreur. « L’objectif d’une ville intelligente ne doit pas être la technologie, mais bien la qualité de vie », dit celui qui est responsable des dossiers de la ville intelligente, des technologies de l’information et de l’innovation. Il participera à la Conférence Villes intelligentes, présentée en ligne le 30 septembre prochain par les Événements Les Affaires.

Pour avoir gagné le Défi des villes intelligentes du gouvernement du Canada, la Ville de Montréal a reçu un financement de 50 millions de dollars qui servira à la réalisation de projets en mobilité et en alimentation. Pourquoi ces deux axes?

François William Croteau : La démarche est réalisée en concertation avec la communauté. On a lancé un appel à propositions et ce sont les enjeux de la mobilité et de l’alimentation qui ont fait consensus. Ils sont d’ailleurs reliés. Souvent, les personnes vulnérables se retrouvent dans des quartiers où se trouvent des déserts alimentaires. Il y a donc à la fois un besoin de mobilité et d’accès à une alimentation saine.

Pouvez-vous donner des exemples de projets?

F.W.C. : Il y aura 13 projets, tous développés par des partenaires. Par exemple, il y a un projet de serre urbaine, dont une partie de la production sera distribuée aux centres alimentaires. Une plateforme numérique de mobilité intégrée est aussi en développement. Elle permettra aux citoyens de planifier leurs trajets en combinant plusieurs modes de transport sans avoir à payer à chaque segment. Si une personne utilise le métro, un vélo Bixi et une auto de Communauto pour se rendre du point A au Point B, une seule tarification sera appliquée. L’objectif est de rendre la mobilité la plus fluide possible.

Quelle est la place des données dans cette démarche de ville intelligente?

F. W.C. : Une ville intelligente se sert des données et de la technologie pour prendre de meilleures décisions et améliorer la qualité de vie de ses citoyens. Parmi les projets, il y a un pôle en données de mobilité qui vise à recueillir et à rendre disponibles les données de tous les acteurs en transport de la Ville. Cela prendra la forme d’une plateforme numérique qui pourra être utilisée par tout partenaire souhaitant développer une application ou un service pour améliorer l’offre en mobilité. Un pôle de données sociales est aussi au programme. L’objectif est d’avoir une meilleure compréhension de la réalité sociale des Montréalais, particulièrement celle des personnes vulnérables.

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Quand allez-vous lancer le site de données ouvertes de la Ville?

F.W.C. : Le portail de données ouvertes est accessible depuis quelques semaines. Il comprend déjà plus de 350 jeux de données, déposés par la Ville. Éventuellement, des partenaires pourront aussi déposer leurs données sur ce portail, ce qui permettra d’avoir des données sur l’ensemble des activités de la communauté métropolitaines. Un aspect intéressant, c’est que les utilisateurs peuvent générer des tableaux et des cartes sans avoir à télécharger les fichiers de données. En plus d’être convivial, ce portail contribue à la transparence démocratique, car tout le monde y a accès.

Pour terminer, quel a été l’impact de la pandémie sur les projets du Défi des villes intelligentes?

F.W.C. : La pandémie a rendu la démarche plus pertinente que jamais. Lorsque les gens ont dû réduire leurs déplacements, on a vu combien l’accès à une alimentation saine de proximité est capital. Même chose pour le développement d’une mobilité de quartier, car au plus fort de la pandémie, les gens se déplaçaient sur de courtes distances. Si les projets du Défi des villes intelligentes avaient été mis en place avant tout cela, la communauté montréalaise aurait été plus résiliente pour faire face à la crise.