Victoire libérale minoritaire: quelle sera la suite au parlement?
La Presse Canadienne|Publié le 21 septembre 2021Trudeau a remporté suffisamment de sièges pour que la formation d'une coalition soit peu probable.(Photo: Robbie Palmer pour Unsplash)
Ottawa — Le décompte final des sièges est toujours en suspens, mais les libéraux s’accrocheront au pouvoir avec un autre gouvernement minoritaire.
Un gouvernement majoritaire exige au moins 170 sièges, et les libéraux semblent être à plus de 10 sièges de cet objectif. Mais le premier ministre Justin Trudeau conservera son poste pour l’instant, et pour son équipe, l’ordre du jour, mardi, est simplement de se remettre au travail.
Il reste tout de même des cérémonies, des décisions à prendre, et certains résultats doivent encore être finalisés, avant que les députés nouvellement élus puissent prendre leur siège.
Et que se passera-t-il ensuite?
Comme lors de la dernière législature, M. Trudeau aura besoin de l’aide d’un autre parti pour adopter une loi ou faire adopter son budget. Le NPD a largement joué ce rôle dans le dernier Parlement, et la plupart s’attendent à ce qu’il en soit encore ainsi maintenant.
M. Trudeau a remporté suffisamment de sièges pour que la formation d’une coalition soit peu probable.
Mais les bulletins de vote doivent d’abord être comptés pour déterminer le nombre de sièges qu’il a remportés. La marge de victoire est très mince dans plusieurs circonscriptions, incluant deux victoires potentielles des libéraux à Edmonton-Centre et à Vancouver Granville.
Plus de 780 000 bulletins de vote postal ont été reçus au total, et ils ne seront comptés que plus tard dans la journée. Élections Canada a prévenu qu’il pourrait falloir jusqu’à quatre jours pour terminer le décompte dans certaines circonscriptions.
M. Trudeau devra remanier son cabinet parce qu’il a perdu au moins deux ministres _ la ministre des Pêches Bernadette Jordan en Nouvelle-Écosse et la ministre de la Condition féminine Maryam Monsef en Ontario. Lundi soir, la ministre des Aînés, Deb Schulte, était également en retard dans sa circonscription de la banlieue de Toronto.
La ministre de l’Infrastructure, Catherine McKenna, ne s’est pas présentée cette fois, ce qui pourrait ouvrir des postes à quatre ministres et quatre femmes, puisque M. Trudeau s’est engagé en faveur de la parité des sexes au sein de son cabinet.
Il y a deux ans, M. Trudeau avait attendu un mois entier pour remanier son cabinet, mais cette année, alors que la quatrième vague de la pandémie fait toujours rage et que le sommet des dirigeants du G20 et celui des Nations unies sur le climat se tiendront dans un peu plus d’un mois, M. Trudeau n’attendra peut-être pas aussi longtemps pour mettre sa nouvelle équipe en place.
Il doit aussi fixer une date pour le prochain discours du Trône, qui précisera le plan du gouvernement pour la prochaine législature. Encore une fois, il y a deux ans, M. Trudeau avait attendu plus de six semaines pour présenter un discours du Trône, et il avait attendu un mois en 2015.
Le devoir de convoquer le nouveau Parlement incombe officiellement à la gouverneure générale Mary Simon, mais elle le fera sur les conseils de M. Trudeau.
Ainsi, même si son cabinet sera probablement formé plus tôt, les Canadiens pourraient attendre jusqu’à la mi-novembre pour la reprise du Parlement lui-même.
La façon dont les députés se réuniront est également à déterminer. Lorsque les activités parlementaires ont pris fin avant les élections, le Parlement était encore en mode pandémie, avec des séances et audiences de comité virtuelles approuvées par la Chambre des communes.
Toutes ces approbations ont été dissoutes avec le Parlement et de nouveaux accords doivent être conclus si les séances et les votes virtuels doivent être ressuscités. Une séance virtuelle pourrait rendre très difficile l’examen du premier ordre du jour de toute nouvelle Chambre des communes _ l’élection d’un président _ parce que c’est censé se faire par scrutin secret.
L’ancien président Anthony Rota était en tête dans sa circonscription du nord de l’Ontario lundi soir, mais il ne récupérera pas automatiquement son poste s’il est déclaré vainqueur.
L’élection du président sera présidée par le député le plus ancien de la Chambre, le bloquiste Louis Plamondon, qui a de nouveau remporté son siège. Les députés ont compris comment voter virtuellement sur la législation, mais les scrutins secrets sont rares au Parlement.
Toute négociation pour tenir ce vote ou d’autres séances du Parlement en mode virtuel nécessitera des négociations entre les parties.