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Volvo Energy veut lutter contre les changements climatiques

Karl Moore|Publié le 20 octobre 2021

Volvo Energy veut lutter contre les changements climatiques

«Le transport est le pilier de la vie en société», dit son président Joachim Rosenberg. (Photo: courtoisie)

BLOGUE INVITÉ. La crise écologique planétaire appelle à des actions environnementales urgentes, au-delà de la rhétorique verte. Quand il s’agit de transport, le président de Volvo Energy, Joachim Rosenberg, estime que la transition vers une mobilité plus propre doit être une priorité collective.

«Le changement climatique est une réalité, et c’est probablement le plus grand défi de notre époque,» indique celui qui occupe également le titre de vice-président directeur du groupe Volvo.

Notre quotidien dépend des réseaux de transport, un secteur qui ne cessera d’augmenter alors que la demande mondiale de solutions durables est également en forte hausse, ajoute-t-il.

«Le transport est le pilier de la vie en société, dit Joachim Rosenberg. Il doit être beaucoup plus sûr, beaucoup plus productif et beaucoup plus durable qu’auparavant. Nous nous efforçons de nous adapter au changement pour rester en tête, car c’est ce qui est nécessaire aujourd’hui.»

Le groupe Volvo est un des leaders mondiaux de la fabrication de camions, d’autobus, d’équipements de construction et de moteurs marins et industriels. Le groupe s’est séparé de Volvo Cars en 1999 et se consacre depuis pleinement à la branche commerciale de l’industrie automobile.

Après avoir rejoint le groupe Volvo en 2005, Joachim Rosenberg a passé plusieurs années dans diverses fonctions commerciales avant d’être nommé directeur des ventes en 2015 puis président exécutif d’une unité de camion en 2016. C’est au début de l’année 2021 qu’il devient le premier président de Volvo Energy, une division qui vise à accélérer l’électrification du groupe. Parmi ses tâches, la nouvelle branche est chargée de fournir des solutions de recharge et d’infrastructures d’hydrogène pour les véhicules électriques à pile à combustible. Cela inclut le développement de sources de profits liées à la seconde vie des batteries.

Le président explique que la question du climat se retrouve dans le collimateur de l’entreprise depuis longtemps. À sa fondation en 1927 à Göteborg, en Suède, les deux valeurs fondamentales de l’entreprise étaient la sécurité et la qualité. La protection de l’environnement sera rajoutée en 1972, rappelle-t-il.

Le groupe Volvo a annoncé que tous les produits vendus d’ici 2040 seraient sans énergie fossile, afin d’être totalement neutre en carbone en 2050. Ceci tient en compte la durée de vie de 10 ans des produits, et suit les recommandations de l’accord de Paris pour lutter contre les changements climatiques.

La compagnie propose déjà toute une gamme de véhicules et de machines électriques, comme le Volvo BZL Electric, un bus électrique destiné aux marchés internationaux et recyclable à plus de 90%. Ces véhicules englobent aussi bien des camions de transport régional et des camions de collecte des déchets que des excavatrices et des chargeuses compactes. Des nouveautés entièrement électriques devraient arriver sur la route prochainement, telles que des camions lourds pour le transport sur de longues distances.

« Nous sommes très ambitieux lorsqu’il s’agit de respecter les engagements de l’accord de Paris, indique Joachim Rosenberg. Nous suivons l’initiative des objectifs fondés sur la science, et visons l’augmentation maximale de 1,5 degré. Comme nous l’avons vu dans le récent rapport du GIEC, la planète a déjà augmenté de plus d’un degré par rapport à la période préindustrielle. Il est donc urgent que nous prenions tous des mesures plus poussées.»

Le président décrit la stratégie verte de Volvo Energy comme une approche holistique, nécessaire pour avoir un impact concret, selon lui.

«Nous prenons cela très au sérieux, ajoute-t-il. La durabilité est au cœur de nos activités. C’est pourquoi nous consacrons des investissements non seulement aux produits que nous fabriquons, mais aussi aux apports en matière d’énergie et de matériaux que nous utilisons et à la manière dont nous menons nos opérations.»

Cela dit, il nécessite plus qu’un acteur industriel pour provoquer des effets durables. Joachim Rosenberg affirme que les partenariats entre les différents secteurs, allant des gouvernements aux organismes de réglementation, sont la clé de tout changement réel.

Ce dernier a récemment participé à la Conférence de Montréal, un événement économique annuel organisé par le Forum économique international des Amériques. L’événement a réuni des leaders mondiaux des secteurs publics et privés pour discuter des enjeux fondamentaux de la transition vers une économie mondiale plus verte.

«Le partenariat est le nouveau leadership, et nous devons tous être de plus en plus efficaces dans notre écosystème, a-t-il dit. Nous faisons tous partie de cette circularité. Soyez certains que nous ferons notre part, et que nous assumerons la responsabilité de nos produits.»

Côté recyclage, le manufacturier prévoit de donner une seconde vie aux batteries électriques usagées.

«Quand la batterie quitte le véhicule, nous allons soit la réutiliser, soit la recycler, affirme Joachim Rosenberg. Nous tenons à le faire et nous le ferons. C’est l’occasion unique de passer d’une plateforme brune ou à base de diesel vers une plateforme verte.»

En tant que père de quatre enfants, il laisse entendre que pousser l’entreprise à atteindre ses objectifs écologiques est une mission personnelle.

« Au bout du compte, c’est pour la prochaine génération et les générations à venir, conclut-il. C’est tellement important pour nos enfants, nos petits-enfants et la planète dans son ensemble que, espérons-le, nous pourrons tous être sur la même voie.»

 

 

Karl Moore et Stéphanie Ricci. Karl est professeur agrégé dans la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill. Stéphanie est étudiante en journalisme à l’Université Concordia.