Si vous être l'enfant de baby-boomers, il y a de fortes chances que vous touchiez un héritage dans les années à venir. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Les baby-boomers, vous connaissez?
Peut-être en êtes-vous un vous-même. Si vous êtes né entre 1945 et 1964 (on peut s’obstiner sur la détermination de cette dernière année), vous faites partie de la bulle démographique qui a inversé la pyramide des âges au cours des dernières décennies.
Mais avec une vingtaine d’années d’écart entre les plus vieux et les plus jeunes, on comprend que ce n’est pas un groupe homogène, chronologiquement, à tout le moins.
Les plus vieux arrivent ainsi à 80 ans. On comprend qu’au cours des 20 prochaines années, plusieurs, pour ne pas dire la plupart, nous quitteront malheureusement. Si vous êtes l’enfant d’un baby-boomer plus âgé, il y a donc des chances relativement élevées que vous touchiez un héritage si votre (ou vos) parent a accumulé un pécule ou possède de bonnes polices d’assurance-vie.
La question : dans votre planification de retraite, avez-vous pris en compte cet élément?
Si, par conservatisme, vous ignorez volontairement cette source de fonds, c’est libre à vous. Mais vous devez le faire en connaissance de cause.
Même si vous êtes certain que votre parent mourra à 115 ans, ce qui vous amènera vous-même à 85 ans, par exemple, le montant de l’héritage que vous recevrez pourrait faire une différence dans la suite des années qu’il vous restera à vivre, période où vous ingurgiterez probablement davantage de « manger mou ».
Si votre propre retraite est projetée jusqu’à 95 ans, votre héritage non illustré pourrait combler une partie, plus ou moins grande, de votre coût de vie dans les 10 dernières années, au minimum.
Mon premier conseil est donc de tenir compte de vos héritages dans votre planification de retraite…
…si les chicanes de famille sont réglées!
En passant, même si vous êtes marié en société d’acquêts (pas en « séparation de biens ») et pensez que tout est partageable à « 50-50 », cette règle ne s’applique pas aux héritages. Aux dons (notariés de préférence) non plus.
Mon deuxième conseil est donc d’isoler les montants reçus en héritage et d’en suivre la trace. De cette façon, vous pourrez prendre une décision éclairée quant à l’utilisation de ce montant si jamais vous deviez malheureusement divorcer.
S’il s’agit d’assurance-vie, il est généralement assez facile de déterminer le montant auquel vous aurez droit. S’il s’agit de polices dont le capital-décès varie, soyez conservateur… juste assez. L’idée est d’avoir une idée réaliste de la situation.
Et sachez qu’il n’y aura pas d’impôt payable sur le montant reçu d’une assurance-vie.
Ouin… l’impôt.
Ce gentil garçon va passer notamment dans les REER et les FERR de vos parents ainsi que dans l’augmentation de valeur des actifs importants qui restent, comme des actions ou des immeubles, sauf la résidence principale.
Pour faire un calcul rapide et conservateur, vous pouvez donc diviser par deux la valeur des REER et des FERR pour tenir compte de l’impôt. Pour faire le même exercice avec les immeubles ou les actions, il faudra soustraire le quart de la plus-value accumulée (depuis l’achat) de la valeur au marché de l’immeuble ou de l’action.
Par exemple, si votre parent possède un FERR de 400 000 $ et un chalet de 300 000 $ qui a été payé 20 000 $, la valeur de l’héritage estimé est de 430 000 $, soit la moitié de 400 000 $ (200 000 $) plus 300 000 $ moins le quart de 280 000 $ (70 000 $).
L’impôt sera payable par votre défunt parent – sur sa déclaration de revenus finale – et non par vous, sauf s’il s’agit d’un régime de retraite. De toute façon, pour estimer la valeur après impôt, peu importe qui le paie, les chiffres seront souvent presque les mêmes.
C’est bien beau de calculer l’impôt, mais sur combien, au départ?
Bonne question.
Ici, c’est la planification de « retraite » (terme dont je ne suis pas un grand fan car je le trouve réducteur, mais c’est une autre histoire) de vos parents qu’il faut connaître.
Ils ont beau avoir deux millions de dollars en REER aujourd’hui, peut-être qu’à leur décès – en fait au dernier décès des deux s’ils sont toujours ensemble – le montant aura fondu sensiblement.
Ainsi, vous devriez consulter la planification qui a été faite à vos parents pour estimer votre héritage.
Quoi?
Ils n’ont pas de planification?
La prochaine fois que vous les verrez, vous savez de quoi il faudra parler!
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