Swoop: un deuxième dirigeant de WestJet témoigne sous serment
La Presse Canadienne|Publié le 29 avril 2019Les deux transporteurs auraient utilisé des pratiques anticoncurrentielles pour évincer Flair Airlines.
La Cour fédérale du Canada a ordonné à un deuxième dirigeant de WestJet Airlines (WJA) de témoigner sous serment, pour les besoins de l’enquête du Bureau de la concurrence sur les possibles pratiques de prix d’éviction de sa ligne principale et de sa filiale à bas prix, Swoop.
L’enquête, lancée à l’automne par l’organisme de surveillance, porte sur des allégations selon lesquelles les deux transporteurs auraient utilisé des pratiques anticoncurrentielles pour évincer Flair Airlines, un transporteur de la Colombie-Britannique, d’au moins trois liaisons aériennes l’année dernière.
Le juge en chef Paul Crampton a ordonné à Michael Claeren, directeur de la planification d’entreprise chez WestJet, d’être interrogé par le commissaire à la concurrence du Canada, en raison de son ancien rôle de dirigeant principal des revenus et de la tarification chez Swoop. Il doit comparaître le mois prochain aux côtés de John Weatherill, vice-président de WestJet, à qui la Cour fédérale avait précédemment ordonné de se présenter devant un officier président pour expliquer la stratégie de la compagnie aérienne.
Le commissaire à la concurrence par intérim, Matthew Boswell, a fait valoir dans des documents juridiques que la pratique de prix d’éviction présumée de WestJet, soit le fait d’offrir des services à un prix inférieur au seuil de rentabilité pour nuire à un concurrent, constituait un abus de sa position dominante.
L’accusation porte sur des vols entre Edmonton et les villes d’Abbotsford, en Colombie-Britannique, de Hamilton, en Ontario, et de Winnipeg. En juin dernier, Swoop a annoncé des tarifs tout compris à partir de 69 $ pour le vol d’Hamilton.
Selon le chef de la direction de Flair Airlines, Jim Scott, cette stratégie aurait coûté environ 10 millions $ à son transporteur à très bas prix entre la mi-juin et la mi-octobre, la mettant ainsi en péril.
WestJet a indiqué qu’elle compilait des informations en réponse à l’enquête. Le tribunal a déjà demandé aux deux transporteurs établis à Calgary de transmettre au Bureau de la concurrence plusieurs documents et données.