L’Allemagne, pays duquel s'inspire le Québec, entre mercredi en confinement partiel.
La fermeture de la plupart des magasins imposée à partir de mercredi en Allemagne pour freiner l’épidémie de COVID-19 alarme le secteur du commerce de détail, qui craint la disparition de plusieurs centaines de milliers d’emplois.
« Les perspectives d’avenir vont bientôt manquer pour 50 000 magasins et 250 000 salariés », s’est alarmée mardi la fédération des commerçants allemands (HDE) dans un communiqué.
Face au niveau inquiétant des contaminations, l’Allemagne entre mercredi en confinement partiel, impliquant notamment une fermeture complète des commerces « non essentiels » jusqu’au 10 janvier.
Ces mesures s’ajoutent à la fermeture des bars, restaurants, lieux de loisir et de culture, et l’interdiction des séjours touristiques dans les hôtels, déjà en place depuis début novembre.
Les nouvelles restrictions ont provoqué un choc en Allemagne, en pleine période d’achats de Noël: les commerces n’avaient pas été fermés dans le pays depuis la première vague épidémique au printemps
« La période la plus importante de l’année va tourner au fiasco », a apostrophé le président de la fédération des commerçants (HDE), Stephan Genth.
À Berlin, les habitants se sont précipités pour faire la queue devant les magasins du centre-ville, afin de faire leurs achats de Noël avant la fermeture, ont constaté mardi des journalistes de l’AFP.
Pour aider le secteur, le gouvernement a élargi le plafond des aides directes indemnisant les coûts fixes des entreprises plombées par les restrictions, de 200 000 euros à 500 000 euros (310 000 à 770000 dollars canadiens).
Le gouvernement compte dépenser au total jusqu’à 11,2 milliards d’euros (17 G$ canadiens) d’aides par mois de fermeture, estime le ministère des Finances.
Malgré ces montants, le nombre de chômeurs pourrait augmenter d’« entre 50 000 et 100 000 » personnes en Allemagne en raison des nouvelles mesures, a estimé mardi l’influent institut économique IFW.
L’IFW prévoit en outre une nouvelle récession après la forte reprise de cet été pour l’Allemagne, avec une baisse de 0,8 % du PIB au quatrième trimestre 2020, et de 1,4 % au premier trimestre 2021.
Une perspective que veut tempérer le gouvernement, qui table encore sur une légère hausse du PIB de 0,4 % entre octobre et décembre.
« Nous ne vivrons pas une récession comme au printemps », a voulu rassurer le ministre de l’Économie Peter Altmaier lundi.
Berlin tablait fin octobre sur une récession de 5,5 % en 2020, avant une reprise de l’activité de 4,4 % en 2021 et de 2,5 % en 2022, soit un retour à la dynamique « d’avant crise ».