Loblaw: les clients réduisent leurs dépenses non alimentaires
La Presse Canadienne|Publié le 27 juillet 2022La société derrière les épiceries Loblaws et Provigo a fait état d’un bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires de 387 millions de dollars (M$), ou 1,16$ par action. (Photo: 123RF)
La croissance des ventes des Compagnies Loblaw ralentit alors que l’inflation continue de peser sur l’économie et de modifier les habitudes d’achat des consommateurs, a souligné mercredi le président du conseil d’administration de la société.
La plus grande chaîne d’épiceries et de pharmacies du pays entrevoit «un peu de ralentissement» avec sa marque de vêtements Joe Fresh dans les mois à venir, mais c’est surtout au chapitre de la «marchandise générale», soit les ventes non alimentaires hors vêtements, qu’elle a observé «une baisse notable» au cours du dernier trimestre, a affirmé Galen Weston.
«Cela a certainement eu un impact sur nos résultats globaux de ventes [comparables]», a-t-il indiqué aux analystes lors d’une conférence téléphonique pour discuter des résultats du deuxième trimestre de l’entreprise.
Plusieurs grands détaillants américains ont mis en garde ces derniers mois contre les stocks invendus, les acheteurs réduisant leurs dépenses en raison de la hausse des prix. Des entreprises comme Walmart et Target ont suggéré que leurs bénéfices pourraient en pâtir, car elles sont obligées de liquider les stocks excédentaires.
«La clé, dans cette circonstance, se trouve dans les stocks. La question est de savoir comment on se sent par rapport aux stocks et de voir si on a besoin de recourir à des démarques dynamiques pour faire disparaître ces stocks», a affirmé M. Weston.
«La réponse est que nous nous sentons bien avec les stocks, et nous ne voyons aucun risque de marge significatif associé à la liquidation de ce qui reste.»
La société a enregistré une augmentation de ses bénéfices et de ses ventes au deuxième trimestre, les ventes des pharmacies ayant stimulé l’expansion globale des marges.
Les ventes des pharmacies ouvertes depuis au moins un an ont augmenté de 5,6%, tandis que celles des services pharmaceutiques et de soins de santé ont augmenté de 6,1%.
«En ce moment, les ventes [de produits pour] la toux et le rhume […] sont semblables à celles du milieu de l’hiver», a observé le directeur financier de Loblaw, Richard Dufresne, lors de la conférence téléphonique.
M. Weston a ajouté: «Il y a une force énorme dans les parfums. Nous nous demandons, en quelque sorte, ce que les gens font avec tous ces parfums.»
Cliniques de pharmaciens
Pendant ce temps, Shoppers Drug Mart — exploitée sous l’enseigne Pharmaprix au Québec — a ouvert au cours du trimestre ses premières cliniques sans rendez-vous au Canada, dotées exclusivement de pharmaciens, a-t-il ajouté.
«Nous avons quatre salles de consultation, nous avons quatre pharmaciens et nous voyons des patients très, très fréquemment», a expliqué M. Weston.
«Alors que les provinces deviennent plus à l’aise avec l’idée d’élargir le champ de pratique des pharmaciens, nous voyons une occasion d’avoir des emplacements sélectionnés qui peuvent fournir un service dans le genre de celui des cliniques de santé, fourni par des pharmaciens.»
Les pharmaciens traitent les affections mineures, prescrivent des médicaments contre les feux sauvages et proposent des traitements contre l’angine streptococcique et les infections des voies urinaires, a-t-il poursuivi.
D’autre part, la division des épiceries à bas prix du détaillant continue d’afficher une forte croissance.
Loblaw a noté que ses enseignes «à grands escomptes» No Frills et Maxi ainsi que ses marques maison Sans nom et Choix du président continuent d’être appréciées des acheteurs à la recherche d’aubaines.
Pourtant, certains signes laissent croire que l’inflation a atteint un sommet ou l’atteindra bientôt, et certains s’attendent à voir l’inflation se modérer au second semestre de l’année, a expliqué M. Dufresne.
«Les prix des matières premières baissent, certains coûts de fret diminuent et les problèmes de chaîne d’approvisionnement se normalisent — à l’exception des coûts du carburant, qui restent élevés, mais en baisse par rapport à leurs sommets de mars dernier», a-t-il précisé.
La société derrière les épiceries Loblaws et Provigo a fait état d’un bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires de 387 millions de dollars (M$), ou 1,16$ par action, une augmentation de 3,2% par rapport à celui de 375M$, ou 1,09$ par action, il y a un an.
Le bénéfice ajusté s’est établi à 566M$, ou 1,69$ par action, alors qu’il avait été de 464M$, ou 1,35$ par action, au deuxième trimestre de 2021.
Les revenus se sont élevés à 12,85 milliards de dollars (G$), soit une augmentation de 356M$, ou 2,9%, par rapport au chiffre d’affaires de 12,49G$ au même trimestre de l’exercice précédent.