Lion: baisse de production en raison de difficultés logistiques
La Presse Canadienne|Publié le 11 novembre 2021Lion s’était préparée aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement en augmentant ses réserves de composantes «critiques» utilisées dans la construction de ses batteries et de ses moteurs. (Photo: La Presse Canadienne)
Saint-Jérôme — L’emmagasinage de composantes pour fabriquer les batteries de ses autobus et camions électriques n’a pas prémuni Lion Électrique des perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
La société de Saint-Jérôme a produit moins de véhicules électriques que prévu au troisième trimestre, en raison de ces perturbations. L’entreprise a livré 40 véhicules au cours de la période de trois mois terminée en septembre.
«Soyons clairs, même si nos livraisons représentent une hausse importante par rapport aux 10 véhicules que nous avons livrés à la même période l’an dernier, ce chiffre est significativement inférieur à notre objectif», a admis le président et fondateur Marc Bédard, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats trimestriels.
L’analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, prévoyait que la société serait en mesure de livrer 80 véhicules au cours du trimestre. «C’est une surprise, puisque la direction avait souligné que sa stratégie d’emmagasiner les composantes clés aurait pour effet d’atténuer les enjeux liés à la chaîne d’approvisionnement.»
Lion s’était préparée aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement en augmentant ses réserves de composantes «critiques» utilisées dans la construction de ses batteries et de ses moteurs. «Nous n’avons pas subi de pénurie pour aucun de ces items», a expliqué M. Bédard.
La crise mondiale a toutefois rattrapé l’entreprise pour d’autres matériaux, comme le métal et le plastique. Le président a précisé qu’un véhicule électrique contenait au moins 2000 pièces et que certaines d’entre elles avaient été difficiles à obtenir. Des fournisseurs ont également connu des difficultés en raison de la chaîne d’approvisionnement, mais aussi de la pénurie de main-d’œuvre.
Pour mitiger les impacts de la crise, Lion a élargi son bassin de fournisseurs, qui sont passés de 430 à 500 en trois mois, dont certains font un travail équivalent. L’entreprise a tenté de favoriser les fournisseurs locaux. Elle a aussi commandé des matériaux directement pour le compte de sous-traitants.
Ses ingénieurs ont également travaillé à remplacer certains items commandés, comme les câbles électriques, par d’autres composantes disponibles.
«Tous ces efforts nous ont permis de maintenir notre production, même si nous avons dû retarder des livraisons, a précisé M. Bédard. Plusieurs fabricants n’ont pas été en mesure de faire comme nous et ont dû arrêter leurs opérations.»
M. Poirier s’est dit déçu de voir que les difficultés d’approvisionnement étaient pires que prévu. L’analyste maintient tout de même sa thèse optimiste à long terme. Il croit que Lion sera en mesure de se tailler une place de choix dans le marché des autobus et camions électriques.