Les produits d'exploitation du géant canadien des télécommunications ont tout de même progressé de 2,9% au cours de la même période, de 5,698 milliards de dollars (G$) à 5,861G$. (Photo: Roméo Mocafico)
Le grand patron de BCE (BCE) a cherché à assurer aux investisseurs, jeudi, que le réseau de son entreprise était conçu pour éviter le type de panne massive qui a frappé son concurrent Rogers Communications le mois dernier.
« Les réseaux sans fil et filaires de Bell utilisent des infrastructures de réseau différentes et sont configurés de telle sorte qu’une perturbation majeure du réseau filaire n’interrompe pas le réseau sans fil national », a affirmé le chef de la direction, Mirko Bibic, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
Tout en reconnaissant qu’aucun réseau n’est complètement à l’abri des pannes, il a fait valoir que « l’architecture [faisait] manifestement une différence ».
« En cas de panne localisée, nous avons mis en place un système automatisé de notification des clients en commençant d’abord au Québec, puis en Ontario », a-t-il ajouté.
Ses commentaires interviennent près d’un mois après qu’une panne du réseau de Rogers a touché ses réseaux sans fil et filaire, compliquant la vie de millions de clients à travers le Canada.
Quelques jours seulement après l’incident, le ministre fédéral de l’Industrie a rencontré les grandes entreprises de télécommunications du Canada et leur a donné 60 jours pour élaborer un plan de résilience afin d’atténuer l’impact des pannes futures et d’autres scénarios d’urgence. Ce plan devra comprendre la mise en place d’accords sur l’itinérance d’urgence, d’un cadre d’assistance mutuelle pendant les pannes et d’un protocole de communication pour mieux informer le public et les autorités lors des urgences.
BCE a annoncé jeudi que ses bénéfices avaient chuté de 13% au deuxième trimestre, malgré une hausse de près de 3% de ses revenus.
La société a affiché un bénéfice attribuable aux actionnaires ordinaires de 596 millions de dollars (M$), ou 66 cents par action, pour le trimestre terminé le 30 juin, comparativement à celui de 685 M$, ou 76 cents par action, réalisé un an plus tôt.
Les revenus d’exploitation ont totalisé 5,86 milliards de dollars (G$), contre 5,70 G $ au deuxième trimestre précédent.
En excluant les éléments non récurrents, le géant des télécommunications a déclaré avoir réalisé un bénéfice ajusté de 87 cents par action, contre celui de 83 cents par action d’il y a un an.
Les revenus du sans-fil ont atteint 2,24 G$, contre 2,13 G$ un an plus tôt, tandis que les revenus du secteur filaire ont chuté à 2,99 G$, contre 3 G$. Les revenus de Bell Média ont totalisé 821 M$, en hausse par rapport à ceux de 755 M$ du même trimestre l’an dernier.
La société a déclaré qu’elle continuait d’observer un élan dans ses activités sans fil, avec 110 761 activations d’abonnés au réseau de téléphonie mobile au deuxième trimestre. Les activations au service internet de détail ont également augmenté, de 27,9 %.
L’analyste Jérôme Dubreuil, de Desjardins, a souligné dans une note aux clients que « l’environnement sans fil pourrait continuer d’être favorable aux entreprises en place au cours des prochains mois, en attendant la prise de contrôle de (Shaw Communications) ».
Lors de la conférence téléphonique, les dirigeants de la société ont également noté que l’environnement inflationniste actuel était tout à fait gérable et n’avait causé aucun problème important. Ils ont ajouté ne pas avoir constaté beaucoup de changements dans les habitudes de paiement des clients, ni d’augmentation des créances irrécouvrables ou de prolongation des délais de paiement.
Par Adena Ali