L’absence de solutions simples pour payer en cryptomonnaie constitue certainement un des freins à l’expansion du numérique dans le monde du commerce. La PME montréalaise PandaPay compte bien y remédier, cependant, en lançant d’ici le printemps un terminal où il sera aussi facile de payer en crypto qu’avec une carte de crédit ou de débit.
« De notre connaissance, cela n’a pas été fait au Canada ni ailleurs, déclare Marc Sarrapuchiello, chef des produits et des partenariats de cette PME de 70 employés. Cela va faire beaucoup de bruit. »
Elle travaille sur ce projet depuis deux ans. « Au début, je voyais les cryptos comme une menace possible pour notre secteur, mais la menace s’est transformée en occasion parce qu’on a agi rapidement », explique le cofondateur de la PME qui compte 7000 points de vente partout au Canada, ainsi qu’aux États-Unis.
Selon PandaPay, son innovation rend aussi facile ce type de versement pour le consommateur que de sortir une carte de son portefeuille. Pour le marchand, cela ne fera aucune différence, car il recevra des dollars, avec en prime des frais moins élevés que ceux facturés par les cartes de crédit.
« Le commerçant n’a pas besoin d’une formation spéciale, précise Marc Sarrapuchiello. Il faut seulement sélectionner le paiement en crypto et ensuite choisir laquelle, comme bitcoin, ethereum ou tether. Cela génère un code QR sur le terminal que le client va « scanner » afin d’aller dans son portefeuille numérique pour le paiement. »
Il souligne que ce type de d’acquittement offre un avantage considérable pour le commerçant concernant la rétrofacturation. Dans le cas où un client demande un remboursement, c’est le marchand qui a le dernier mot, ce qui réduit ses risques dans le cas de transactions effectuées avec des cartes de crédit volées. Cela est particulièrement utile, selon lui, pour le commerce électronique.
« Au Canada, ce sont les commerçants qui doivent assumer le risque. C’est pour cela qu’on a aussi créé un module pour le commerce en ligne qui est plus sujet à des fraudes qu’en magasin. »
L’Agence Mac Média, de Longueuil, fait l’implantation de ce module pour le commerce électronique.
« Un programmeur travaille pour que les ventes s’inscrivent directement dans les systèmes comptables, explique Anthony Gibault, président et chef de la direction de cette PME de 40 employés. Pour les compagnies qui veulent conserver les cryptos, c’est un peu plus compliqué. C’est le même problème que pour celles qui font du multidevise : on doit mettre en place un système de tenue de livres qui convertit quotidiennement la valeur des cryptos en dollars canadiens. »
Cette firme en numérisation d’entreprise travaille sur sept projets d’implantation.
« Ce sont pas mal tous des clients majeurs, dit le jeune dirigeant. De plus, on a une cinquantaine d’entreprises qui nous ont contactés pour peut-être adopter notre solution. On est très occupés. »
L’Agence Mac Média accepte aussi d’être payée en jetons numériques, un impératif selon Anthony Gibault
« La crypto, c’est une communauté, remarque-t-il. Tu vas donc chercher une nouvelle clientèle. Plus tu as de méthodes de paiement, plus tu as de possibilités d’avoir des clients. »