Malgré leur nom, les cryptomonnaies ne sont pas des monnaies, mais bien des actifs. (Photo: 123RF)
Elles sont rares, mais certaines entreprises conservent les jetons numériques qu’elles reçoivent pour leur service. C’est le cas du cabinet Crypto Impôt, spécialisé dans la comptabilité pour des particuliers et des entreprises qui font des affaires avec des monnaies numériques.
« C’est moins de 10 % de nos paiements, souligne le cofondateur et président Alexandre Ferreira-Silva. On voit cela comme de l’argent qu’on place et dont on n’a pas besoin. On n’en achète pas. On possède seulement ce que versent nos clients. »
Pour ce faire, il a dû ouvrir un compte d’entreprise sur une plateforme web.
« C’est beaucoup plus contraignant que pour les particuliers, fait-il remarquer. Il y a plus de règles à respecter, car le portefeuille appartient à la compagnie. Il faut présenter des renseignements, comme la charte des actionnaires et les noms des personnes autorisées à faire des transactions. »
Le comptable, qui a lancé son cabinet en 2018, n’encourage pas cette forme de versement, mais il constate que ses clients, comme des fermes de minage ou des particuliers qui ont des surplus numériques, préfèrent cette option.
« On dit à nos clients que ce n’est pas nécessairement une bonne idée de nous payer en crypto, car cela déclenche un gain », note Alexandre Ferreira-Silva.
Nous y voilà! Malgré leur nom, les cryptomonnaies ne sont pas des monnaies, mais bien des actifs. On doit donc déclarer un gain ou une perte de capital ou de revenus d’entreprise chaque fois qu’on s’en départit.
« Aux États-Unis, un paiement en deçà de 500 $ n’est pas considéré comme un événement fiscal, mais cela n’existe pas au Canada, avance Louis Roy de Catallaxy. Les cryptomonnaies sont également trop volatiles pour être considérées comme des monnaies. »
Malgré tout, ces actifs progressent et ceux qui les adoptent sont les consommateurs les plus recherchés par les entreprises : les jeunes adultes. Des centaines de guichets de monnaies numériques sont apparus au Québec récemment. Avec l’avènement du métavers, le monde virtuel dans lequel de gros joueurs comme JP Morgan investissent, les monnaies numériques sont appelées à croître.
« L’éléphant dans la pièce, c’est la création probable du dollar canadien numérique par la Banque du Canada, prévient Louis Roy. Avec la pandémie, le monde numérique passe à vitesse grand V. Donc, les projets de monnaie numérique de banques centrales, c’est plus près qu’on pense. Cela s’en vient. »
Les monnaies numériques sont donc enracinées, mais celles qui dominent présentement le marché pourraient être écartées au profit de celles qui seront lancées par les banques centrales.