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Les Canadiens sont prêts à voyager malgré le prix du carburant

La Presse Canadienne|Publié le 12 mai 2022

Les Canadiens sont prêts à voyager malgré le prix du carburant

L’intérêt pour les Rocheuses reste élevé, mais les réservations sont en hausse pour des endroits moins explorés comme le nord de la Colombie-Britannique et le Nord canadien, observent des experts de l’industrie. (Photo: La Presse Canadienne)

Alors que les prix de l’essence atteignent des sommets records, les Canadiens se dispersent à travers le pays pour de nouvelles expériences de voyage, après deux ans de déplacements pandémiques plus limités. 

Certains vacanciers restent encore près de chez eux pour faire du camping, de la randonnée et des excursions à vélo, et d’autres optent pour des voyages en automobiles, plutôt que pour des billets d’avion coûteux, car les coûts du carburant et l’inflation pèsent lourd, observe la présidente-directrice générale de l’Association de l’industrie touristique du Canada, Beth Potter. 

«Quand vous pensez à ce genre d’activités, elles ne représentent pas toujours une pression énorme sur le portefeuille familial», a-t-elle souligné. 

Le prix moyen de l’essence ordinaire à travers le pays a atteint mardi un sommet sans précédent de 197,4 cents le litre. Mais les voyages en voiture peuvent rester attrayants malgré tout, car le carburéacteur coûteux a également fait grimper les tarifs aériens. 

«C’est une alternative plus acceptable aux autres modes de transport en ce moment, où vous seriez confiné dans un espace avec beaucoup d’autres personnes, vous avez d’autres restrictions qui vous sont imposées, comme le port d’un masque ou une preuve de vaccination», a ajouté Mme Potter. 

Le Canada demeure la première destination des Canadiens en 2022, mais encore plus qu’avant la pandémie, a indiqué la présidente de l’Association canadienne des agences de voyages, Wendy Paradis.

«Les gens veulent rendre visite à des amis et à de la famille qu’ils n’ont pas vus. Et il y a des gens qui sont toujours à l’aise avec l’idée de rester au Canada, vu que la pandémie n’est pas à 100% derrière nous», a-t-elle souligné. 

Alors que de nombreux Canadiens choisissent de rester plus près de chez eux, certains voyagistes doublent leur offre sur le marché intérieur.

Destination Canada Tours, de Vancouver, a intensifié ses offres de circuits d’une journée à Vancouver et à Victoria et dans les environs, tout en commercialisant de nouvelles escapades plus loin pour les Canadiens qui ont épuisé les options près de chez eux l’été dernier. 

«Nous avons vu Vancouver, nous avons vu Victoria, nous adorons Whistler. Essayons simplement d’aller ailleurs», illustre la directrice du marketing Elyse Mailhot en répétant le processus de réflexion de ses clients. 

L’intérêt pour les Rocheuses reste élevé, mais les réservations sont en hausse pour des endroits moins explorés comme le nord de la Colombie-Britannique et le Nord canadien, observent des experts de l’industrie. 

Près de Yellowknife, Aurora Village, qui accueillait principalement des groupes de touristes d’Asie de l’Est, continue de recevoir des visiteurs désireux d’admirer les aurores boréales avant de retourner se réchauffer sur des tipis au milieu de poêles à bois et de couvertures en peau de bison. 

«La région Asie-Pacifique va être l’une des plus lentes à commencer à voyager à l’étranger. Et donc ils ont dû s’ajuster rapidement (…) et apprendre à connaître le voyageur canadien», a expliqué Mme Potter. 

Cependant, les agences constatent également une augmentation des réservations pour des destinations à travers le monde, de l’Italie et de la France aux destinations soleil. 

 

Des obstacles persistent 

Les visites au sud de la frontière reprennent également. Mais un obstacle demeure avec le règlement américain exigeant que les voyageurs aériens présentent un résultat négatif de test antigène de dépistage de la COVID-19 ou de test PCR effectué pas plus d’un jour avant le départ. Cette variable pousse plutôt les vacanciers qui pourraient se rendre en Floride ou en Californie vers le Mexique ou les Caraïbes, a-t-elle indiqué. 

Cela dissuade également les voyages d’affaires internationaux pour les Américains et les étrangers, a noté l’analyste de l’aviation Helane Becker. 

«C’est vraiment difficile. Vous n’allez pas faire un voyage de deux ou quatre jours à Londres, ou même d’une semaine, sans savoir si vous pourrez revenir», a-t-elle expliqué. 

Certains pays continuent de tester les voyageurs internationaux à leur arrivée — les quatre plus grands aéroports du Canada le font au hasard pour les voyageurs entièrement vaccinés qui reviennent au pays —, un résultat positif déclenchant des jours d’isolement (10 journées au Canada). 

Les aéroports congestionnés, en partie à cause des pénuries de personnel et des procédures de test pour la COVID-19, représentent un autre obstacle pour les voyageurs par avion potentiels. Mais avec la levée de nombreuses restrictions pandémiques, la demande ne peut plus être bloquée, a estimé Marty Firestone, président de l’assureur Travel Secure.

«Je la vois revenir à peu près à son niveau de l’époque prépandémique, pour ce qui est de l’été à venir», a-t-il indiqué. 

La dernière semaine d’avril a vu près de 460 000 voyageurs atterrir au Canada sur des vols internationaux, soit plus de 17 fois le nombre d’arrivées au cours de la même semaine un an plus tôt. Cela ne représente toujours cependant que les deux tiers des niveaux de 2019, selon l’Agence des services frontaliers du Canada.