La relance économique post-COVID-19 pourrait servir de tremplin à l'implantation des objectifs de développement durable.
Plus de cinq ans après l’adoption par l’Organisation des Nations unies de 17 objectifs du développement durable pour une société plus équitable, un regroupement d’une vingtaine d’organisations tous horizons confondus fait le pari d’en accélérer l’adoption dans la province.
Pour y parvenir, le Consortium Accélérer 2030 pour le Québec, dont le dévoilement s’est fait lors du Forum Together | Ensemble 2020, souhaite rassembler les acteurs de changement autour d’un plan commun qui mise sur le long terme.
Si le Canada travaille sur sa version de ce plan d’action depuis 2016 – sa date de publication étant prévue à l’automne-, le consortium, initié par la cellule montréalaise d’Impact Hub en 2018, a pour mission de l’adapter au cadre québécois. Et vite.
Ils ont toutefois rencontré quelques barrières dans cette aventure de longue haleine. «En commençant le travail terrain, on s’est rendu compte que personne ne connaissait les objectifs de développement durable (ODD). Il y a eu beaucoup de mobilisation stratégique à faire avant de prétendre de l’on pouvait avoir un impact», explique le directeur général d’Impact Hub Montréal et mobilisateur du consortium Charles Beaudry.
Ce processus, qui exige des changements systémiques dans la société, a nécessité un important travail de sensibilisation et d’éducation pour démystifier ces ambitieux 17 objectifs, afin de répondre aux critiques qui trouvent le système trop contraignant.
Un travail de contextualisation doit donc être accompli, afin de déterminer comment ceux-ci s’appliquent localement, sans toutefois créer de nouveaux indicateurs. «Au Québec, par exemple, on est plus avancé en énergie propre, donc c’est un enjeu moins important à regarder», illustre le mobilisateur du consortium.
Quels sont les indicateurs dans le rouge ? Il est trop tôt pour le dire. «Ça fait partie de notre première étape, soit d’identifier lesquels sont à améliorer, et déterminer où se situe la province par rapport aux ODD. Aucun travail n’a été fait pour mesurer ça.»
Unis autour d’un langage commun
Une vingtaine d’organismes, autant du secteur privé que du secteur académique, se sont joints à l’équipe d’Impact Hub pour former le consortium.
On compte notamment Republik, le CIRODD, le CEFRIO, Les Productions Feux Sacrés, Impak Finance, SDG Capital, Le Tableau Blanc, Global Shapers – World Economic Forum, la Fondation Familiale Brian Bronfman, Youth Business Concil for Sustainable Development. Et la communauté d’affaires n’est pas en reste.
Si le consortium est allé chercher un partenariat avec la Fondation philanthropique Canada, il souhaite faire de même avec le Québec inc. «Si on veut accélérer la mise en oeuvre des ODD au Québec, c’est impératif qu’on ait la collaboration entre le gouvernement, les fondations et la communauté d’affaires.»
L’un de leurs partenaires, l’Espace québécois de concertation sur les pratiques d’approvisionnement responsable, travaillerait par exemple avec plusieurs regroupements pour faciliter l’achat responsable des entreprises, ce qui répond au 12e objectif de développement durable. «On veut sensibiliser aux ODD pour qu’ils soient ajoutés à leur stratégie interne.»
Et l’importance accordée à une solution transversale qui caractérise le modus operandi de l’organisation a été validée selon Charles Beaudry par les nombreux appels au changement qui fusent depuis le début de la crise de la COVID-19.
«Des voix collectives de plusieurs secteurs s’élèvent pour passer un message commun. Le besoin qu’on a maintenant, c’est un lien transversal entre ces voix communes là. C’est ce que vise à faire le consortium.»
Outre de dresser un portrait de la situation au Québec et de rassembler une communauté autour de l’initiative, le consortium travaillera à briser les silos pour créer un contexte propice à la collaboration, et travaillera à sécuriser le financement pour ces initiatives.