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Jean-Paul Gagné

Droit au but

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Analyse de la rédaction

Les partis fédéraux devraient y aller mollo avec les promesses

Jean-Paul Gagné|Édition de la mi‑septembre 2019

CHRONIQUE. Les campagnes électorales ont ceci de désagréable que les chefs versent dans les hyperboles en tout genre...

CHRONIQUE. Les campagnes électorales ont ceci de désagréable que les chefs versent dans les hyperboles en tout genre : des exagérations verbales visant le dénigrement de leurs adversaires, la gestion idyllique du gouvernement qu’ils rêvent de former et la profusion des engagements… avec l’argent des autres.

L’élection fédérale actuelle n’échappe pas à ce phénomène. S’il en est ainsi, c’est parce que c’est ce que veulent les électeurs. Ceux-ci ne semblent pas faire le lien entre le coût des promesses, le fait que celles-ci doivent être payées par des impôts et des taxes, les limites à l’endettement et leur responsabilité de confier leur gouvernement au parti politique qui est le plus apte à le diriger.

Bien entendu, il n’est pas toujours facile d’identifier le parti qui est le plus crédible sur le plan des compétences et des valeurs, telles que l’intégrité, le respect, l’équité, l’authenticité, le courage, la transparence, l’humilité et la simplicité, autant de valeurs qui doivent se retrouver chez celui qui sera appelé à devenir premier ministre.

Dans le système parlementaire qui est le nôtre, le poste de premier ministre est plus important que celui de président puisque ce dernier doit toujours composer avec un Parlement qui vote les lois et approuve des nominations, des budgets, des ententes internationales, etc. Aux-États-Unis, le président peut émettre des décrets et des vetos, mais il dépend des deux chambres du Congrès pour faire voter des lois, nommer ses ministres (on les appelle «secrétaires» aux États-Unis) et les juges de la Cour suprême. Au Canada, le premier ministre est le chef du gouvernement. De plus, son chef de cabinet coordonne le travail de tous les chefs de cabinet des ministres.

D’où la nécessité d’accorder beaucoup d’attention aux chefs des partis qui sollicitent votre appui. D’où la pertinence, aussi, de nous demander sérieusement qui, de Justin Trudeau ou d’Andrew Scheer, est le plus apte à diriger le prochain gouvernement canadien et, bien entendu, de faire un examen sérieux de leurs engagements, puisque l’électorat leur demandera éventuellement de respecter ces promesses.

Les engagements électoraux paraissent inévitables, mais ils peuvent être des pièges. À trop promettre, un chef de parti prend le risque de ne pouvoir satisfaire les attentes qu’il a créées ou même de faire du tort à son gouvernement, à son parti et au pays.

La gestion des perceptions

La propension des partis politique à faire des promesses électorales est aussi une question de perception. Il y a quatre ans, le Nouveau Parti démocratique (NPD) que dirigeait Thomas Mulcair a probablement raté la prise du pouvoir parce qu’il s’est fait doubler sur son flanc gauche par le Parti libéral de Justin Trudeau, qui n’a pas craint de proposer des mesures fiscales et autres qui allaient créer des déficits pendant quelques années.

Estimant que les électeurs tenaient mordicus à l’équilibre budgétaire, Thomas Mulcair en fit la promesse, un engagement qui était le même que celle de Stephen Harper, chef du gouvernement sortant, même si le NPD s’affiche comme social-démocrate et partisan d’un interventionnisme dans l’économie.

Trop de promesses

Les choses se présentent différemment cette année. Alors que le gouvernement Trudeau a toujours présenté des budgets déficitaires et qu’il a déjà pris au fil des ans des engagements qui feront croître les déficits (de 14 milliards de dollars en 2018-2019, à 20,7 G$ en 2019-2020 et à 23,3 G$ en 2020-2021, le Parti libéral promet maintenant d’augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse de 10 % à partir de 75 ans et d’accroître de 25 % la pension du conjoint survivant, deux mesures qui coûteront 1,2 G$ par année.

De son côté, le Parti conservateur promet de faire passer de 15 % à 13,75 % en trois ans le taux d’imposition du premier palier de revenu imposable, qui va de 12 600 $ à 47 600 $, une mesure qui coûtera plus de 6 G$ par année à compter de 2024-2025 et plus de 7 G$ à compter de 2028-2029. À cela s’ajoutent plusieurs promesses qui coûteront au gouvernement quelques milliards de dollars lorsqu’elles seront pleinement mises en vigueur. Pour faire avaler cette pilule, Andrew Scheer promet l’équilibre budgétaire à la dernière année de son gouvernement. Comment ? En éliminant 1,5 G$ de subventions aux entreprises par année et en gérant plus efficacement le gouvernement. C’est un engagement aussi imprécis qu’irréaliste compte tenu des déficits répétés des budgets du gouvernement Trudeau.

Les chefs des partis prennent maintenant trop à la légère le coût de leurs engagements. Alors que les finances publiques sont en redressement, il serait malheureux de voir se détériorer à nouveau les ratios financiers du gouvernement. Autrement dit, si les chefs des partis veulent demander aux électeurs de leur donner le mandat de dépenser plus, ils devraient aussi leur dire que cela ne peut se faire en réduisant le fardeau fiscal. Ce serait plus responsable et plus transparent de leur dire la vérité, deux valeurs que l’on exigera de celui qui dirigera le prochain gouvernement.

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J’aime

La société japonaise Mitsubishi investira 135 millions de dollars et embauchera 100 personnes pour développer un centre d’ingénierie dans la région de Boisbriand. Elle compte porter son effectif à 250 d’ici cinq ans, auquel cas elle n’aurait pas à rembourser le prêt de 12 M$ qu’elle a obtenu du gouvernement du Québec. Mitsubishi est en voie d’acquérir le programme d’avions CRJ de Bombardier au prix de 550 M$ US.

Je n’aime pas

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