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Tarifs d’Hydro: Legault promet une compensation, exclut un gel

La Presse Canadienne|Publié le 15 mars 2022

Tarifs d’Hydro: Legault promet une compensation, exclut un gel

François Legault a qualifié la formule actuelle de gestion des tarifs d’Hydro de «plus équitable». (Photo: La Presse Canadienne)

Les Québécois auront droit à une compensation financière ponctuelle pour absorber les prochaines hausses tarifaires d’Hydro-Québec, mais il n’est pas question d’espérer voir le gouvernement Legault imposer un gel tarifaire.

C’est ce qu’a indiqué le premier ministre François Legault, mardi, d’abord en mêlée de presse, puis en Chambre, alors qu’il était bombardé de questions sur les mesures qu’il entendait prendre pour contrer l’inflation galopante, particulièrement en ce qui touche la hausse attendue des tarifs d’hydroélectricité.

Il a dit vouloir éviter aux consommateurs un choc tarifaire, en s’engageant à prévoir une mesure de compensation dans le budget qui sera présenté par le ministre des Finances, Eric Girard, mardi prochain, et qui devrait inclure également un plan de retour à l’équilibre budgétaire.

Les tarifs d’Hydro-Québec vont augmenter de 2,6% le 1er avril, et si les prévisions des experts se confirment la hausse pourrait dépasser les 5% l’an prochain, d’où la pression qui s’accentue sur le gouvernement pour qu’il évite ce scénario.

Rappelons que c’est le gouvernement Legault qui a changé les règles du jeu, en adoptant une loi en décembre 2019 destinée à aligner les tarifs d’Hydro sur le taux annuel d’inflation.

Mais le premier ministre a cherché à se faire rassurant mardi, en affirmant qu’il n’était pas question d’accepter de voir les consommateurs québécois assumer une hausse éventuelle de 5 % des tarifs d’électricité, attendue en avril 2023.

«On va prendre les moyens pour compenser les Québécois», a promis François Legault, sans jamais toutefois s’engager à amender la loi. On parle donc ici d’une aide « spéciale, non récurrente », donc sporadique. Le gouvernement n’envisage pas de changer à nouveau les règles du jeu.

«Je veux en profiter pour rassurer les Québécois. On va mettre en place un mécanisme» visant à contrer une inflation jugée éventuellement trop forte, a-t-il dit.

Invité par l’opposition à décréter un gel tarifaire pour mieux protéger les consommateurs, le premier ministre a rejeté cette idée. Selon lui, un gel tarifaire ne ferait qu’encourager une plus grande consommation d’électricité, ce qui serait «contradictoire» dans une optique de lutte aux changements climatiques.

La cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, a qualifié la loi actuelle « d’erreur historique », demandant au premier ministre de reconnaître ce fait et de revenir à l’ancienne façon de faire, soit de procéder à un examen annuel des demandes d’augmentations tarifaires d’Hydro-Québec pour éviter tout choc tarifaire imposé aux consommateurs. Elle a observé qu’en 2019 à part le gouvernement tout le monde était contre son projet de loi 34 de gestion des tarifs d’électricité, piloté par le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien.

Imperturbable, François Legault a qualifié la formule actuelle de gestion des tarifs d’Hydro de «plus équitable».