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Budget: changements climatiques, la CAQ allonge les milliards

La Presse Canadienne|Publié le 10 mars 2020

BUDGET 2020. Québec met de côté 6,7G$ dans l’espoir de voir la province atteindre ses objectifs de réduction des GES.

BUDGET 2020. Critiqué pour la faiblesse de ses mesures en matière d’environnement, le gouvernement Legault met de côté 6,7 milliards $ d’ici 2025−2026 dans l’espoir de voir la province atteindre ses objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES) — une baisse de 37,5% par rapport au niveau de 1990.

Toutefois, il faudra faire preuve de patience pour connaître les détails entourant les sommes annoncées dans le deuxième budget du ministre des Finances Eric Girard, puisque certaines des mesures ne seront dévoilées que plus tard cette année lorsqu’on connaîtra les paramètres de la politique−cadre. 

Une somme de 4,1 milliards $ proviendra du Fonds d’électrification et de changements climatiques — actuellement appelé Fonds vert.

Le budget prévoit que les efforts seront essentiellement déployés du côté des transports, des industries, du secteur résidentiel ainsi que des secteurs qui ne sont pas couverts par le système de plafonnement et d’échanges des GES (SPEDE). 

On ajoutera également 15,8 milliards $ dans le Plan québécois des infrastructures (PQI) pour une série de projets soit en cours de réalisation, en planification ou à l’étude. On évoque des projets de transport collectif à Québec, Montréal, Laval, Longueuil ainsi qu’ailleurs en Montérégie.

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Transports:

Le gouvernement Legault continuera à miser sur le programme «Roulez vert» pour stimuler l’achat de véhicules électriques. La mesure offre jusqu’à 8000$ lors de l’acquisition d’un véhicule neuf et 4000$ pour une voiture d’occasion. Pour les véhicules légers, c’est 1,4 milliard $ qui seront mis de côté. 

Du côté du transport lourd, c’est 2,3 milliards $ qui sont prévus d’ici l’horizon 2025−2026. Si le financement est défini, le budget du ministre Girard offre très peu de précisions sur les mesures prévues pour ce secteur.

Dans les deux cas, le financement s’accélère à compter de 2021−2022, où près de 562 millions $ sont prévus. Toutefois, pour la prochaine année financière, les mesures destinées à ces secteurs ne totalisent que 117,8 millions $.

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Entreprises: 

Le secteur industriel aura également droit à un coup de pouce, puisque près de 1,1 milliard $ sera octroyé aux entreprises pour les aider à réduire leurs GES. 

Essentiellement, pour le moment, le budget prévoit que l’argent sera distribué par l’entremise du programme «ÉcoPerformance», qui finance entre autres des projets de conversion et d’amélioration de l’efficacité énergétique.

Les dépenses s’accéléreront à compter de la prochaine année financière, où elles devraient s’établir à environ 174 millions $.

Par ailleurs, de grandes entreprises pourront obtenir gratuitement des droits d’émissions — un droit de polluer — afin de leur «éviter un coût trop important», ce qui, selon Québec, pourrait mener à des délocalisations vers des régions où les «pratiques environnementales sont moins exigeantes».

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Et le reste:

Le reste de l’enveloppe sera distribué du côté des bâtiments, où un montant de 310 millions $ sera alloué, soit 175 millions $ pour le secteur résidentiel et 134,5 millions $ pour le secteur commercial et institutionnel.

On veut surtout réduire la consommation d’énergies fossiles au profit de l’électrification et améliorer l’efficacité énergétique.

Pour faciliter «l’adaptation aux changements climatiques ainsi que le développement de l’expertise et des connaissances du Québec à leur égard», près de 770 millions $ sont également prévus d’ici le 31 mars 2026.

Le budget a également mis de côté 472 millions $ pour des mesures supplémentaires, qui font passer l’enveloppe de la politique−cadre à 6,9 milliards $.

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Infrastructures:

En ce qui a trait au PQI, une somme de 43,8 milliards $ est inscrite pour les 20 projets figurant dans les documents gouvernementaux. Cela tient compte des 15,8 milliards $ annoncés dans le budget.

Le gouvernement Legault prévoit assumer des coûts de 28 milliards $ — une somme qualifiée de très préliminaire — pour la réalisation de projets à l’étude une fois que la contribution des «partenaires identifiés» sera connue.

Par exemple, cela laisse entendre que l’enveloppe du gouvernement fédéral pour des projets d’infrastructures de transport collectif sera mise à contribution ainsi qu’une implication de la Caisse de dépôt et placement du Québec en ce qui a trait aux études sur la prolongation du Réseau express métropolitain.