BUDGET 2020. Le milieu des affaires est déçu des mesures annoncées pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre.
BUDGET 2020. Le peu de nouvelles mesures qui s’adressent directement au problème de pénurie de main-d’œuvre déçoit les représentants du milieu des affaires.
Dans son plan budgétaire, le gouvernement dit vouloir «accentuer ses actions en matière de francisation et d’intégration des personnes immigrantes» déployant 160 millions (M$) additionnels sur six ans à cet égard. Pour 2020-2021, cela représente une dépense supplémentaire de 60 M$. La CAQ prévoit aussi des mesures pour attirer les travailleurs étrangers qualifiés et faciliter l’intégration des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi.
En entrevue, Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, dit qu’elle s’attendait à une plus grande aide pour attirer les travailleurs étrangers. Elle souligne qu’il y a près de 19 000 postes vacants dans le secteur manufacturier, seulement.
Plutôt que d’entendre parler de «seuil d’immigration», Yves-Thomas Dorval, du Conseil du Patronat du Québec, souhaiterait qu’il soit question de «cibles d’intégration», qui seraient amarrées aux besoins des entreprises.
En conférence de presse, Éric Girard, le ministre des Finances, a répondu que les nouvelles mesures sont complémentaires à celles déjà mises en place par son gouvernement, comme le crédit d’impôt aux travailleurs d’expérience. Il s’est d’ailleurs réjoui que «le taux de participation des travailleurs expérimentés a augmenté dans la dernière année».
Comme il est «difficile» de modifier des politiques existantes, le gouvernement veut se donner le temps d’évaluer ce qui a déjà été instauré. Le gouvernement mise donc sur l’éducation et l’aide à l’innovation pour aider les entreprises à pallier le manque de main-d’œuvre.
Pour sa part, François Vincent, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), salue les précédentes mesures mises en place par la CAQ, mais il souhaiterait voir plus de mesures pour encourager cette main-d’œuvre à rejoindre le marché du travail québécois.