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Ukraine: le ministre des Finances Eric Girard parle de volatilité

La Presse Canadienne|Publié le 24 février 2022

Ukraine: le ministre des Finances Eric Girard parle de volatilité

Le budget du 22 mars contiendra donc une réserve pour contrer les possibles effets économiques du conflit russo-ukrainien. (Photo: La Presse Canadienne)

La guerre en Ukraine risque de toucher les Québécois de plus d’une façon, selon le ministre des Finances, Eric Girard, qui prévient que le prix de l’essence pourrait encore augmenter. 

Si le conflit avec la Russie perdure, il accentuera la pression sur les marchés, créera de l’inflation, en plus de réduire la croissance économique, a-t-il expliqué, jeudi. 

Le budget qu’Eric Girard présentera le 22 mars contiendra donc une réserve pour contrer les possibles effets économiques du conflit russo-ukrainien.

«Dans la mesure où il y a plus d’incertitude, il pourrait être nécessaire d’avoir des réserves plus importantes», a affirmé le grand argentier en mêlée de presse à l’Assemblée nationale. 

Le porte-parole libéral en matière de finances, Carlos Leitao, venait d’inviter le ministre à réécrire une partie de son budget et à mettre de côté «quelques milliards de dollars».

Il a prévenu que l’invasion russe en Ukraine affectera le prix du pétrole, qui se situe déjà à plus de 100 $US le baril. «Ça va continuer de s’accélérer. L’inflation à 5%, c’est comme presque le bon vieux temps. 

«Ça va aller beaucoup plus que ça dans les mois à venir. L’effet de l’inflation est cumulatif: les prix augmentent, augmentent, augmentent et c’est très rare qu’ils baissent», a-t-il averti.

De l’aide pour les entreprises québécoises

À son arrivée au parlement, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a exprimé une évidence: «Ce n’est pas une bonne nouvelle.»

Mais il s’est montré rassurant.

«Les entreprises québécoises qui auraient une dépendance sur l’Ukraine ou sur la Russie, parce qu’il peut y en avoir, on va les aider. On l’a fait dans le bois d’œuvre, on l’a fait dans tous les conflits», a déclaré M. Fitzgibbon.

«Donc moi, je veux rassurer toutes les entreprises québécoises, si elles ont des difficultés financières suite au manque de relations internationales qu’il va y avoir, on va être là», a-t-il ajouté.

Le Québec condamne l’invasion russe, compatit avec l’Ukraine

En matinée, tous les partis à l’Assemblée nationale ont condamné l’invasion russe, à commencer par le premier ministre François Legault, qui a gazouillé que «(s)es pensées accompagnent le peuple ukrainien».  

Sa ministre des Relations internationales, Nadine Girault, a qualifié la situation d’«absolument épouvantable». Elle a affirmé que le Québec appuyait la décision du Canada d’imposer des sanctions économiques à la Russie. 

Le Québec est prêt à offrir du «support matériel» et de l’aide humanitaire, et ouvrira ses portes à des réfugiés, a-t-elle ajouté, sans donner plus de détails.

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, les scènes auxquelles on assiste en Europe sont «extrêmement inquiétantes» et «inédites pour ma génération».

«C’est inadmissible», a-t-il déclaré, disant compatir avec la communauté ukrainienne du Québec, qui vit des moments «extrêmement difficiles».

«C’est dur d’imaginer ce que ça représente, savoir que sa terre natale est envahie de cette manière-là par une puissance étrangère, c’est extrêmement inquiétant.»

Le chef parlementaire du Parti québécois, Joël Arseneau, a quant à lui parlé d’un «jour sombre pour la démocratie de l’Occident».

«Ce qu’on souhaite, c’est que l’OTAN et les pays d’Europe comme de l’Amérique du Nord se réunissent et imposent les sanctions les plus fortes», a-t-il dit.