Pourtant, bien que la pandémie gâche un des moments forts de l'industrie, des promoteurs demeurent confiants.
Plus de 20 % des ventes immobilières résidentielles annuelles s’effectuent généralement en mars et en avril, selon JLR Solutions foncières. Or, c’est précisément le moment où la crise de la COVID-19 a frappé. Pourtant, bien que la pandémie gâche un des moments forts de l’industrie, des promoteurs demeurent confiants.
«Nous avons encore de l’achalandage sur nos réseaux liés à la construction du secteur Solar Uniquartier, à Brossard», dit Marco Fontaine, vice-président au développement immobilier, résidentiel, et au marketing chez Devimco Immobilier. Certes, la demande a un peu baissé, admet-il. «Les ventes se poursuivent toutefois dans l’ensemble des projets grâce à des outils numériques en place qui permettent de faire des présentations virtuelles et des signatures électroniques. Les clients disent apprécier nos méthodes.»
Malgré la pause, la planification à long terme de projets immobiliers se poursuit activement auprès des promoteurs d’envergure, en prévision de la reprise de l’activité économique, comme le constate Anthony Arquin, avocat immobilier, associé chez Davies. «Les promoteurs immobiliers qui étaient déjà équipés d’outils virtuels devraient justement bien traverser cette crise», croit-il.
C’est le cas, notamment, d’Immostar, qui compte trois projets de construction de logements dans la région de Québec. «Dès son lancement, le projet de 475 logements, prévu à l’angle du boulevard Laurier et de l’avenue Jean-De Quen, permettra aux futurs occupants de choisir leur appartement à l’aide d’une plateforme interactive de visionnement 3D des unités et de leur environnement», indique François Pelchat, associé, vice-président à la location et au marketing à Immostar.
Le lancement de ce projet, tout comme celui de 187 logements dans le secteur Lebourgneuf, a été retardé ce printemps. «Nous devrions toutefois être en mesure de respecter la date de livraison en juin 2021», soulève François Pelchat. À moins, avertit-il, que la pause liée à la COVID-19 s’éternise au-delà de la mi-mai et qu’elle se traduise par une pénurie de matériaux au moment de la reprise.
Même discours à Canderel, la société de promotion et de gestion immobilières responsable du chantier de la phase III de la Tour des Canadiens, déjà vendue à 97 %. Malgré l’arrêt du chantier, la date de livraison est toujours prévue pour 2021, soutient le chef de direction Brett Miller.
Ce qui inquiète toutefois ce promoteur, ce sont les retards dont pourraient faire l’objet des projets à venir. Il cite notamment le développement d’un futur complexe montréalais de quelque 300 condos de luxe au coeur du quadrilatère des rues Drummond, Stanley, Maisonneuve et Sherbrooke. «Malgré la crise, les travaux de développement se poursuivent avec nos architectes, nos ingénieurs et nos investisseurs. Toutefois afin d’éviter d’appliquer la taxe du REM et celle du programme pour le logement abordable de la Ville Montréal sur le projet, il faudrait effectuer les demandes permis de construire avant le 31 décembre 2020. Autrement, conclut Brett Miller, ce sont les acheteurs qui devront absorber le coût de ces taxes additionnelles, ce qui se traduira par un prix unitaire plus élevé d’au moins 5 %.»