La croissance médiane des prix des maisons haut de gamme représente 185 000 $ de plus à payer entre 2020 et 2021. (Photo: 123RF)
Le prix des maisons haut de gamme augmente moins rapidement que celui de l’ensemble de l’immobilier résidentiel au Québec même si, en dollars, la poussée est de loin plus élevée que pour les autres propriétés.
Le Rapport sur le marché immobilier haut de gamme du Québec, produit par Royal LePage, indique que, pour ce type de propriétés (définies selon l’agence immobilière comme étant les propriétés dont le prix médian représente la tranche supérieure de 5%), le prix de vente a grimpé de 17,4% entre mars 2021 et février 2022, soit moins rapidement (23,4%) que celui de l’ensemble des propriétés vendues au Québec au cours de la même période.
Toutefois, comme il s’agit des propriétés les plus chères de la province, la croissance médiane des prix représente 185 000 $ de plus à payer entre 2020 et 2021. À titre comparatif, le prix médian de toutes les propriétés vendues au Québec l’an dernier a augmenté de 70 000 $.
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«Le marché immobilier haut de gamme québécois, à l’instar de l’ensemble du marché résidentiel, a observé une forte demande immobilière au cours des deux dernières années, exacerbée par la pandémie, explique l’agence immobilière dans un communiqué. Le désir d’accroître l’espace de vie pendant le confinement jumelé au fait que les dépenses liées aux loisirs et voyages ont été déplacées vers un mode de vie casanier ont largement contribué à la forte hausse des prix, particulièrement dans le segment supérieur des marchés régionaux.»
Régions en demande
La forte demande pour des propriétés plus spacieuses jumelée avec la possibilité de télétravail ou de travail hybride a stimulé le marché dans certaines régions plus éloignées. La Gaspésie (34,3%) et le Saguenay–Lac-Saint-Jean (22%) ont attiré de nombreux acheteurs détenant un important pouvoir d’achat, remarque Royal LePage.
Les banlieues des grands centres urbains comme Chaudière-Appalaches (+20,9%), Lanaudière (+25,5%), les Laurentides (+22,1%) et Laval (+21,4%) ont-elles aussi vu les prix des résidences haut de gamme grimper plus rapidement que la médiane québécoise.
Certains des acheteurs ont pu profiter de l’équité accumulée de leur ancienne résidence qui était située dans un centre urbain où la valeur des propriétés était supérieure à celui du marché où ils ont déménagé, souligne Royal LePage.
Le prix médian le plus cher payé était, sans surprise, à Montréal (2,689 M$), suivi de l’Estrie et des Laurentides (1,2 M$), de Laval (1,171 M$) et de la Montérégie (1,159 M$). À l’autre bout du classement, on retrouve la Côte-Nord (372 000 $), la Gaspésie/Îles-de-la-Madeleine (446 000 $) et le Bas-Saint-Laurent (465 000 $).
Jennifer McKeown, courtier immobilier agréé chez Les Immeubles Mont-Tremblant, observe qu’il n’est pas rare de voir des propriétés luxueuses se vendre au-dessus du prix demandé dans les Laurentides, ce qui était exceptionnel avant la pandémie.
«Le télétravail a motivé de nombreux acheteurs à élire domicile plus près de la nature, y compris dans le segment du luxe, affirme-t-elle. Les propriétés de luxe bordées par l’eau ont particulièrement eu la cote au cours de la dernière année pour profiter des vacances en famille tout en travaillant à distance.»
Le Rapport 2022 de Royal LePage sur le marché immobilier haut de gamme du Québec fournit le prix médian des maisons unifamiliales et des copropriétés de la tranche supérieure de 5% des transactions immobilières dans chacune des régions administratives du Québec, de même que pour l’ensemble de la province. La période d’analyse s’étend du 1er mars 2021 au 28 février 2022, en comparaison avec la même période en 2020-2021.