(Photo: 123 RF)
Si la tendance se maintient, les coûts de production de l’énergie solaire photovoltaïque (PV) seront aussi concurrentiels, voire inférieurs, à ceux de l’hydroélectricité (et de l’énergie éolienne) d’ici 2030.
Voilà la principale conclusion d’une étude rendue publique ce jeudi par Nergica, un centre de recherche et d’innovation spécialisée en énergies renouvelables de Gaspé, qui se spécialise dans le développement de solutions qui favorise l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique.
L’énergie solaire photovoltaïque correspond à la lumière du soleil qui est récupérée et qui est transformée directement en électricité à l’aide de panneaux solaires.
Les énergies renouvelables autres que l’hydroélectricité (solaire, éolien, etc.) représentaient 10% de la production d’électricité dans le monde en 2019 ( Image: Nergica)
Entre 2010 et 2020, les coûts de l’énergie solaire PV ont déjà diminué de 85%, et cette tendance à la baisse se poursuivra dans les prochaines années, souligne l’étude Énergie solaire photovoltaïque dans le mix énergétique québécois – Analyse et perspective.
Ainsi, d’ici 2030, le coût de production des installations solaires PV raccordées au réseau électrique intégré avoisinera les 0,06 $/kWh pour les secteurs résidentiel (pour une consommation inférieure à 50 kilowatts) et commercial (pour une consommation inférieure à 1 mégawatt).
Quant aux grandes centrales (supérieures à 1 MW), le coût de production s’établira à quelque 0,05 $/kWh.
« Le coût de production serait donc plus bas que les tarifs d’Hydro-Québec qui seront, quant à eux, appelés à augmenter au fil des ans », écrivent les auteurs de l’étude.
Depuis 1er avril 2019, le tarif de l’énergie hydroélectrique au Québec s’élève à environ 0,073 $/kWh pour les clients résidentiel, alors que le prix de l’énergie solaire, incluant le coût d’un système PV et de son installation, varie entre 0,081 $/kWh et 0,105 $/kWh, et ce, en fonction de la taille du système solaire.
Selon l’étude de Nergica, Hydro-Québec en serait venue à la conclusion que le coût de l’énergie solaire résidentielle (pour des systèmes PV variant entre 2 kW et 4 kW) pourrait concurrencer les tarifs de l’hydroélectricité pour le marché résidentiel à compter 2025, soit dans quatre ans.
La société d’État a d’ailleurs un projet de centrales solaires sur la Rive-Sud de Montréal — Québec lui a donné le feu vert en décembre 2019.
Quatre recommandations pour les décideurs
L’étude de Nergica fait quatre recommandations à l’attention des décideurs politiques et économiques.
Premièrement, il faut considérer l’énergie solaire PV dans les futurs approvisionnements énergétiques pour le Québec, alors que la demande énergétique augmentera de 1% par année dans la province d’ici 2029.
Deuxièmement, le cadre réglementaire et normatif doit être modernisé. Ainsi, le Québec — du reste, les autres provinces et territoires canadiens — devrait se doter d’une réglementation qui permet une plus grande intégration de l’énergie solaire PV.
Troisièmement, à l’instar des autres filières comme l’éolien, les gouvernements doivent proposer de nouveaux incitatifs fiscaux. Cela passe notamment par la création de crédits d’impôt pour favoriser dès maintenant la construction de projets solaires PV.
Quatrièmement, il faut accentuer la recherche et l’innovation, et ce, afin d’étudier l’impact de l’implantation massive de l’énergie solaire PV sur le réseau électrique intégré et en réseaux autonomes. Cette connaissance permettrait de mieux comprendre le fonctionnement et d’en optimiser le déploiement.