L'annonce paralyse des clients des deux côtés de l'Atlantique.
La fin des activités du transporteur à bas prix Wow Air, qui a mis la clé sous la porte, donne des maux de tête à milliers de passagers, dont plusieurs Québécois, qui font des pieds et des mains afin de rentrer chez eux.
En grande difficulté financière, l’entreprise islandaise fondée en 2011, qui n’avait plus d’options pour effectuer un redressement, a d’abord annulé tous ses vols, jeudi, avant d’aviser les voyageurs de se renseigner auprès d’autres compagnies aériennes pour se rendre à destination.
Cette nouvelle est venue compliquer les plans de nombreux touristes, dont ceux d’Anne Dongois, qui terminait jeudi un séjour de quatre jours en Islande et qui s’est empressée à réserver deux billets auprès d’Icelandair.
« Nous avons été chanceux parce que nous avons vu le courriel de Wow Air très tôt et nous avons pu nous tourner vers une autre option », a-t-elle expliqué, au cours d’une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne, en route vers l’aéroport de Reykjavik.
En voyage avec son conjoint, Mme Dongois a toutefois dû allonger 1700 $ pour acheter deux billets auprès d’Icelandair, une dépense qui n’était initialement pas planifiée.
D’autres voyageurs sont toutefois plongés dans l’incertitude. C’est le cas de Vincent Ribes, un Français qui vit désormais au Québec, qui devait rentrer à la maison samedi. Il ignorait toujours, jeudi, si cela allait être possible.
La fin de Wow Air a forcé M. Ribes et ses deux amis, qui se trouvent dans le nord de l’Islande, à modifier leurs plans pour maintenant tenter de trouver une solution afin de pouvoir reprendre leur travail dès lundi.
« Nous avons annulé tout ce qui était prévu aujourd’hui pour se rapprocher de Reykjavik, a-t-il indiqué, dans un échange de messages. C’est six heures de route. On va sûrement devoir débourser des sommes supplémentaires pour rentrer. »
Un remboursement possible ?
C’est en 2015 que la compagnie fondée par l’entrepreneur Skuli Mogensen a commencé à offrir des liaisons depuis Montréal et Toronto vers l’Europe en passant par Reykjavik, la capitale islandaise. Wow Air desservait également Vancouver.
Au total, l’entreprise assurait des liaisons entre 27 aéroports d’Europe et d’Amérique du Nord. Le site web d’Aéroports de Montréal n’affiche aucun vol de Wow Air dans sa liste de départs prévus jeudi.
Par l’entremise d’un communiqué et de courriels envoyés à ses clients, Wow Air indiquait qu’il serait possible de tenter d’obtenir un remboursement pour leur vol manqué auprès de leur compagnie de carte de crédit.
« Dans le courriel, il y a également un lien pour demander un remboursement auprès de la compagnie, mais je n’y crois pas trop, a dit Mme Dongois. Les compagnies qui font faillite ne remboursent généralement pas leurs clients en priorité. Nous avons des assurances, mais je n’ai pas encore entamé les démarches. »
Sur son site web, Icelandair proposait des vols à rabais pour des voyageurs affectés par la fin des activités chez sa concurrente. La date de retour des passagers concernés ne devait pas dépasser le 11 avril pour qu’ils y aient droit.
M. Ribes s’est prévalu de cette option, mais il ignorait toujours la suite des choses.
« Pour l’Amérique du Nord, le prix est de 100 $ US, a-t-il indiqué. Nous attendons d’être contactés. Nous n’avons donc aucune idée de la date de retour et de la destination à l’heure actuelle. »
Au Québec, le Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages offre une protection à ceux qui ont acheté leur billet d’avion auprès d’un agent titulaire d’un permis au Québec, a rappelé l’Office de la protection du consommateur.
Toutefois, pour ceux ayant réalisé la transaction d’une autre façon, comme par internet, les options sont moins nombreuses.
« La convention d’utilisation de la carte de crédit, généralement, prévoit que l’émetteur va rembourser le montant au client si ce dernier n’obtient pas le service qu’il a acheté, a expliqué le porte-parole de l’Office, Charles Tanguay. Lors de situations semblables dans le passé, les Visa et MasterCard de ce monde avaient rapidement signalé leur intention de rembourser rapidement leurs clients. »
Toutefois, à moins d’avoir une assurance à cet effet, les voyageurs devront assumer eux-mêmes des dépenses supplémentaires comme l’achat d’un autre billet d’avion pour rentrer au bercail.