Bombardier pourrait regrouper sa division ferroviaire avec Alstom
La Presse Canadienne|Publié le 21 janvier 2020Selon l’agence Bloomberg, qui cite des sources confidentielles, ce scénario serait sur la table depuis quelques mois.
Dans le but de réduire sa lourde dette de plus de 9 milliards $ US, Bombardier étudierait la possibilité de regrouper ses activités de construction de matériel roulant avec celles de sa rivale française Alstom.
Selon l’agence Bloomberg, qui cite des sources confidentielles, ce scénario serait sur la table depuis quelques mois — avant que la multinationale québécoise ne décide d’effectuer un avertissement sur ses résultats, jeudi dernier.
«Nous ne commenterons pas les rumeurs de marché», s’est limité à répondre un porte-parole de Bombardier, Olivier Marcil, dans une réponse envoyée par courriel, alors qu’Alstom a fait de même.
En signalant que ses résultats financiers seraient moins élevés que prévu, Bombardier avait laissé planer le doute sur sa participation dans le programme de l’A220 — l’ex-C Series — en plus d’indiquer qu’elle considérait ses options pour réduire sa lourde dette, soulevant au passage des questions sur son avenir.
Certains analystes ont également avancé la possibilité de voir la société se départir de sa division des jets d’affaires.
«Nous croyons qu’une cession potentielle de Bombardier Transport à Alstom serait logique car elle permettrait de mieux concurrencer de plus grands joueurs de l’industrie», a estimé Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, dans une note.
D’après l’analyste, les revenus annuels générés par la division ferroviaire de Bombardier et Alstom seraient de 18 milliards $ US, par rapport à 34 milliards $ US pour CRRC, un constructeur chinois soutenu par l’État, et 10 milliards $ pour l’allemande Siemens.
En excluant la participation de 30 % détenue par la Caisse de dépôt et placement du Québec dans Bombardier Transport, M. Poirier croit que l’entreprise québécoise pourrait obtenir environ 2,5 milliards $ US advenant une transaction.
Le bas de laine des Québécois n’a pas voulu commenter les discussions évoquées par l’agence américaine.
En 2017, des reportages avaient fait état d’échanges entre Bombardier et Siemens afin de regrouper Bombardier Transport — dont le siège social se trouve à Berlin, en Allemagne — et Siemens Mobility Rail Solutions, une coentreprise qui fabrique des trains ainsi que de l’équipement de signalisation ferroviaire.
Siemens s’était par la suite tournée vers Alstom en vue d’une union, qui s’est toutefois butée au refus de la Commission européenne en février 2019.
Un mariage entre Bombardier Transport et le géant français ferait également l’objet d’un examen minutieux des autorités réglementaires européennes, a souligné l’analyste de Desjardins Marchés des capitaux.
À la Bourse de Toronto, l’action de catégorie B de Bombardier, qui dévoilera ses résultats du quatrième trimestre le 13 février, a clôturé à 1,29 $, mardi, en hausse de sept cents, ou environ 5,7 %.