En août 2020, une grève a paralysé les activités au port de Montréal durant une dizaine de jours. (Photo: courtoisie)
Les entreprises qui utilisent les services du port de Montréal retiennent leur souffle, alors qu’il semble y avoir un risque accru de déclenchement d’une grève, sur fond de tensions entre les parties patronale et syndicale.
Le cas échéant, il s’agirait du deuxième conflit de travail en moins d’un an au port de Montréal (le seul port de conteneurs au Québec), et ce, après la grève d’une dizaine de jours en août 2020.
«Le manufacturier est l’un des seuls secteurs qui va bien actuellement au Québec. Ça serait vraiment dommage qu’on ait une autre grève à ce moment-ci», affirme Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ).
Selon nos informations, il n’y a pas eu de négociation cette semaine entre la section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, qui représente les 1 125 débardeurs du port de Montréal, et l’Association des employeurs maritimes (AEM), qui représente la partie patronale.
Jointe par Les Affaires, l’AEM a refusé de commenter, tandis que le syndicat des débardeurs n’avait pas répondu à notre appel au moment de mettre cet article en ligne.
En août 2020, les deux parties ont conclu une trêve de sept mois (qui se termine ce dimanche 21 mars) durant laquelle elles ont convenu de ne pas s’adresser aux médias.
L’absence de négociation cette semaine tient au fait que l’AEM a déposé une offre finale aux débardeurs ce vendredi 12 mars, selon la page Facebook du syndicat.
Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) garde espoir que les deux parties réussissent à s’entendre. (Photo: La Presse Canadienne)
Pas d’entente de principe
Dans un message adressé à ses membres, le syndicat affirme que cette offre finale présentée par l’AEM «n’est pas une entente de principe entre les parties». Le comité exécutif est en train d’analyser l’offre, et il entend la soumettre bientôt au vote des membres du syndicat.
Les tensions sont vives entre les deux parties.
La page Facebook du syndicat des débardeurs indique que l’AEM a récemment porté plainte pour «négociation de mauvaise foi» devant le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) contre la partie syndicale.
Le CCRI a entendu la plainte ce lundi 15 mars, et l’organisme devrait rendre sa décision sous peu.
Malgré ce contexte difficile, Véronique Proulx dit garder espoir que les deux parties réussissent à s’entendre à la dernière minute.
Et si jamais y avait une grève au port de Montréal, elle espère qu’Ottawa interviendra rapidement pour inciter les deux parties à s’entendre afin de ne pas nuire de manière irréversible aux entreprises actives sur les marchés étrangers.
«L’été dernier, des entreprises ont presque fermé», dit-elle.