Transat veut un dédommagement pour des problèmes de moteurs
La Presse Canadienne|Mis à jour le 11 juillet 2024Le problème survient au moment où le marché de la location est plus serré, ce qui fait en sorte que les avions de remplacement sont plus coûteux. (Photo: La Presse Canadienne)
Transat A.T. (TRZ) veut être dédommagée pour les problèmes des moteurs Pratt & Whitney qui forcent le transporteur montréalais à clouer des avions au sol afin d’effectuer des entretiens plus fréquents sur ses appareils Airbus A321LR.
«Nous sommes en discussion bien sûr, comme d’autres transporteurs, pour des compensations et des dédommagements», a déclaré la présidente et cheffe de la direction de Transat, Annick Guérard, lors de l’assemblée des actionnaires de la société montréalaise, mardi.
Transat espère être capable d’obtenir une entente satisfaisante par la voie de la négociation, a précisé sa patronne en conférence de presse en marge de l’assemblée. «On espère arriver à une entente d’ici la fin de l’année.»
Elle a toutefois invité les actionnaires à la patience. «Il faut prendre en considération que nous ne sommes pas les seuls. Donc, il y a plusieurs transporteurs qui font face au même problème. Il va falloir user de patience, mais notre objectif, c’est d’arriver à une entente dans les prochains mois.»
Il n’a pas été possible d’obtenir une réaction immédiate de la part de Pratt & Whitney.
En mars dernier, la société montréalaise avait dévoilé que les problèmes liés aux moteurs fabriqués par Pratt & Whitney l’avaient forcée à clouer au sol quatre appareils. Ce chiffre pourrait monter à six d’ici la fin de l’exercice 2024 et jusqu’à huit au cours de l’exercice 2025.
«C’est un problème qui va nous affecter pendant quelques années encore et qui ne nous permettrait pas donc d’avoir une performance financière optimale», explique Mme Guérard.
Le problème survient au moment où le marché de la location est plus serré, ce qui fait en sorte que les avions de remplacement sont plus coûteux.
Les difficultés de Pratt & Whitney, mais aussi celles de Boeing ainsi que les problèmes de la chaîne d’approvisionnement dans l’industrie en général, entraînent une hausse de la demande sur le marché de la location.
Dans une note publiée en mars, l’analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, avait souligné que les coûts de l’entreprise avaient augmenté au premier trimestre clos le 31 janvier dernier. «Les autres coûts d’aviation étaient en hausse de 17 millions $ et les coûts de location ont augmenté de 5 millions $, ce qui a pesé de manière importante sur la rentabilité.»
Les difficultés des moteurs de Pratt & Whitney ne mettraient pas en danger la sécurité des passagers, a insisté Mme Guérard. «Ce n’est pas un problème de sécurité et, je le rappelle, ces problèmes font que les moteurs doivent avoir des visites plus fréquentes aux manufacturiers.»
Les difficultés de la chaîne d’approvisionnement ne ralentiraient pas le projet de création d’une coentreprise avec le transporteur Porter, annoncé en novembre dernier. «On vise toujours à faire le lancement de la première phase de notre coentreprise pour l’été», répond-elle.
Porter et Transat avaient déjà conclu une entente de partage de codes à la fin de l’année 2022.
Mme Guérard rapporte que des appareils de Porter sont également touchés par les difficultés de Pratt & Whitney. Dans ce contexte, elle voit le partenariat comme un avantage.
«On fait face aux mêmes problèmes, on va pouvoir s’entraider avec nos forces respectives.
«ll va falloir avoir une coordination très serrée dans les prochaines années pour s’assurer qu’on optimise le plus la coentreprise et qu’on coordonne nos horaires et nos réseaux de façon la plus optimale possible.»
Stéphane Rolland, La Presse Canadienne
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