(Photo: Christinne Muschi La Presse Canadienne)
Air Canada (AC) abaisse ses prévisions de bénéfices pour 2024, affirmant que ses vols n’ont pas été aussi pleins qu’elle l’avait prévu cet été en partie à cause d’une concurrence rude sur les marchés internationaux.
La compagnie aérienne établie à Montréal dit qu’elle s’attend désormais à ce que son bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et dotation aux amortissements pour l’année se situe entre 3,1 et 3,4 milliards de dollars (G$), en baisse par rapport à ses prévisions précédentes de 3,7 à 4,2G$.
Les nouvelles perspectives surviennent alors que la société a dévoilé ses résultats préliminaires pour le deuxième trimestre avant la prochaine date de publication des résultats, le 7 août.
Air Canada dit s’attendre à des revenus d’exploitation d’environ 5,5G$ pour son deuxième trimestre, en hausse par rapport à 5,4G$ au même trimestre de l’année dernière.
Le transporteur s’attend également à un bénéfice d’exploitation de 466 millions de dollars (M$), en baisse par rapport aux 802M$ du deuxième trimestre de 2023.
En plus d’une concurrence accrue, la compagnie aérienne a déclaré avoir été confrontée à des défis liés aux pressions soutenues sur la chaîne d’approvisionnement, à l’évolution des conditions du marché et aux «enjeux géopolitiques continus».
L’industrie aérienne nord-américaine est actuellement aux prises avec une multitude de défis, notamment une offre excédentaire de sièges à vendre qui dépasse la demande globale.
Les compagnies aériennes sont également confrontées à des coûts de main-d’œuvre et de carburant élevés, ainsi qu’à des problèmes persistants en ce qui a trait à la chaîne d’approvisionnement.
Plusieurs compagnies aériennes canadiennes, dont WestJet, concurrent d’Air Canada, ont connu des retards de livraison d’avions causés par des problèmes de production chez le constructeur aéronautique Boeing, ce qui a restreint leur capacité à accroître leur flotte.
Air Canada et Transat font partie des transporteurs confrontés aux répercussions du rappel des turboréacteurs à double flux Pratt & Whitney pour inspection et réparation.
La possibilité d’un conflit de travail est un autre nuage à l’horizon d’Air Canada. Le mois dernier, le syndicat représentant les pilotes de la compagnie aérienne a demandé l’aide d’un conciliateur fédéral dans le cadre de ses négociations avec Air Canada, qui durent depuis plus d’un an.
La convention collective actuelle de la compagnie aérienne avec ses pilotes expire le 29 septembre.
Les nouvelles prévisions de bénéfices d’Air Canada ne seront pas bien accueillies par les investisseurs, a affirmé James McGarragle, analyste chez RBC Marchés des capitaux, dans une note, même si «les indications de Transat et de ses pairs américains au cours du trimestre soulignaient une certaine faiblesse dans l’industrie».
Air Canada a déclaré qu’en dépit des défis, elle continue de constater une forte demande pour les voyages. La compagnie aérienne a indiqué que ses revenus d’exploitation du deuxième trimestre représenteraient un record pour un deuxième trimestre, les coefficients d’occupation du deuxième trimestre restant supérieurs aux moyennes historiques.
Air Canada dit gérer efficacement ses finances grâce à la productivité, à la réduction des coûts et à d’autres initiatives de discipline en matière de coûts.