Kim Thomassin de la CDPQ et Serge Godin de CGI deviendront des administrateurs d'Alstom.
Les actionnaires de la française Alstom ont donné leur feu vert jeudi à l’acquisition de Bombardier Transport, prévue pour le premier trimestre 2021.
Lors d’une assemblée générale extraordinaire en visioconférence, les actionnaires ont validé à la quasi-unanimité cette opération qui doit donner naissance au numéro deux mondial du rail. Son prix avait été revu à la baisse en septembre, à 5,3 milliards d’euros.
« Il s’agit non pas de changer de stratégie, mais de l’accélérer », a souligné le PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge en ouverture de l’assemblée générale. « Nous aurons une taille critique sur chacun des pays importants à travers tous les continents ». C’est-à-dire de quoi s’approcher du chinois CRRC, de loin le numéro un mondial du secteur.
Alstom doit réaliser une augmentation de capital de deux milliards d’euros pour procéder à l’achat d’ici à la fin du premier semestre 2021, avec un droit préférentiel de souscription pour les actionnaires.
Alstom devra restaurer la marge opérationnelle de Bombardier « à un niveau standard » et compte réaliser 400 millions d’euros d’économies à travers des synergies. Le groupe prévoit un bénéfice net par action « à deux chiffres » à compter de la 2e année après l’achat.
Deux nouveaux administrateurs ont été élus sur proposition de la Caisse des dépôts et placements du Québec (CDPQ), qui détiendra 18 % d’Alstom : Kim Thomassin, vice-présidente de la CDPQ, et Serge Godin, fondateur du géant canadien de l’informatique CGI.
Une rémunération exceptionnelle en actions (contestée par moins de 12 % des votants) a été votée pour le PDG d’Alstom et les dirigeants qui ont participé à la transaction.
La Commission européenne avait autorisé sous conditions fin juillet ce rachat qui intervient un an et demi après le mariage avorté entre Alstom et Siemens. Le groupe doit notamment céder deux usines, à Reichshoffen en Alsace et à Henningsdorf en Allemagne.
Le choix d’un repreneur n’est pas fait et le premier critère sera « le périmètre », a souligné le PDG d’Alstom jeudi matin sur BFM Business. « Il faut que l’offre comprenne l’ensemble des sites. C’est le premier dialogue que nous devons avoir avec CAF et Skoda », les groupes espagnol et tchèque candidats au rachat.
Le nouvel ensemble emploie — sans déduire les cessions concédées pour satisfaire Bruxelles — environ 76 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 15,5 milliards d’euros.