La chute est encore plus spectaculaire par rapport au trimestre précédent.
Boeing (BA), touché de plein fouet par les déboires de son avion-vedette 737 MAX après deux accidents mortels en quelques mois, a vu ses livraisons chuter au premier trimestre de 19 % sur un an.
Selon des chiffres dévoilés mardi dans un communiqué, le constructeur aéronautique a livré 149 appareils lors des trois premiers mois de l’année, dont 89 de la gamme 737, contre 184 avions sur la même période en 2018, dont 132 de la gamme 737.
La chute est encore plus spectaculaire par rapport au trimestre précédent, quand Boeing avait livré 238 appareils au total dont 173 appareils 737.
Le groupe est soumis à de fortes turbulences depuis l’écrasement le 10 mars dernier d’un Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts, survenu après celui d’un 737 MAX 8 de la compagnie indonésienne Lion Air qui avait fait 189 morts en octobre.
Ces deux catastrophes rapprochées ont conduit les autorités du monde entier à immobiliser toute la flotte des 737 MAX en raison de leurs similitudes: accidents survenus quelques minutes après le décollage à l’issue de mouvements d’oscillation brutaux et rapprochés.
Le MCAS, système anti-décrochage spécialement conçu pour le 737 MAX, est accusé d’avoir contribué aux tragédies.
Confronté désormais à un problème de logistique face à l’accumulation d’avions qui sortent des chaînes d’assemblage, mais qui ne peuvent plus être livrés, Boeing a déjà été forcé de sabrer de 20 % la production de l’appareil: le constructeur prévoit de n’en produire plus que 42 par mois, contre 52 auparavant.
Le géant américain de l’aéronautique a promis des modifications du MCAS et assuré qu’elles permettraient à l’appareil de voler en toute sécurité. Mais l’autorité de régulation de l’aviation civile, FAA, a rejeté début avril une première mouture des modifications et il pourrait se passer encore plusieurs semaines avant que Boeing ne soit éventuellement autorisé à déployer la nouvelle version.
Le constructeur doit dévoiler l’ensemble de ses chiffres du premier trimestre le 24 avril.
À la Bourse de New York, le titre perdait 1,4 % à la mi-séance mardi. Il a reculé de plus de 12 % depuis l’accident d’Ethiopian Airlines, mais reste en hausse de près de 15 % par rapport au début de l’année.