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Avianor dévoile son projet pour l’entretien d’A220 à Mirabel

La Presse Canadienne|20 juin 2023

Avianor dévoile son projet pour l’entretien d’A220 à Mirabel

Avianor continuera de faire l’entretien de gros porteurs dans ses autres hangars. (Photo: La Presse Canadienne)

Trois ans après avoir obtenu un contrat d’entretien des avions A220 pilotés par Air Canada, l’entreprise Avianor a dévoilé les contours de son projet qui s’installera à Mirabel à l’automne 2024, mais celui-ci sera d’une ampleur moindre que ce qui était initialement envisagé.

L’entreprise a annoncé, mardi, le début de la construction de son «Centre d’excellence», dans le cadre du Salon de l’aéronautique du Bourget. Il s’agit d’un investissement de 70 millions de dollars (M$), qui inclut une aide de 9 M$ du gouvernement du Québec. Le hangar de 105 000 pieds carrés devrait permettre la création de 100 emplois spécialisés.

Avoir un centre spécialisé dans l’entretien des appareils A220 d’Airbus, construits à Mirabel et à Mobile en Alabama, permettra à Avianor de se démarquer en faisant de la «maintenance prédictive», explique en entrevue Denis Deschamps, le président et chef de la direction de DRAKKAR (la maison-mère d’Avianor).

«C’est-à-dire être capable de prédire que certaines pièces vont faire défaut à des moments différents, sur la base de notre capacité de gérer nos données avec l’intelligence artificielle pour prévenir des bris prématurés qui coûteraient extrêmement cher.»

Le centre sera toutefois de moins grande ampleur qu’initialement prévu. En février 2020, l’entreprise évoquait un hangar de 250 000 pieds carrés et «plusieurs centaines d’emplois, voire jusqu’à 1000 postes».

«Originalement, on avait un peu plus d’ambition, raconte Denis Deschamps. On regardait pour accueillir (faire l’entretien) de gros porteurs dans les nouvelles installations et l’A220. C’était une position plus agressive, mais plus risquée.»

Avianor continuera de faire l’entretien de gros porteurs dans ses autres hangars, mais a choisi de spécialiser ses interventions sur les avions monocouloirs dans le nouveau centre afin de mettre de l’avant son expertise «de calibre mondial» dans l’A220.

Air Canada est un client d’Avianor, qui discute présentement avec d’autres transporteurs américains et européens pour effectuer l’entretien de leurs A220. «Tous les propriétaires d’A220 regardent leurs options, souligne Denis Deschamps. Naturellement, je vais garder la confidentialité des démarches qui sont faites, mais nous avons des discussions.»

L’entente entre Air Canada et Avianor découle d’une promesse du transporteur aérien, faite en 2016, d’établir un «centre d’excellence» au Québec où l’entretien des A220 serait fait pour une durée minimale de 20 ans.

En 2016, Air Canada avait annoncé une commande de 45 appareils de la C-Series de Bombardier, qui est devenue l’A220 après la vente du programme à Airbus.

En échange de la promesse d’Air Canada d’entretenir les appareils au Québec, le gouvernement avait laissé tomber sa poursuite en lien avec la fermeture de l’entreprise de maintenance Aveos survenue en 2012, qui comptait plus de 2600 employés, dont 1800 à Montréal.

Air Canada avait annoncé, en février 2020, qu’Avianor serait responsable de l’entretien. L’annonce avait été faite un peu moins d’un mois avant que le Québec se retrouve confiné en raison de la pandémie de COVID-19.

La pandémie a forcé un certain report du projet tandis qu’Avianor s’est concentré notamment sur la transformation d’avion passager en avion-cargo. «Quand les frontières ont rouvert et qu’on avait une meilleure visibilité sur la suite des choses, on a poursuivi les démarches. (?) C’est quand même un long processus, c’est d’importants investissements et il y a un investissement du gouvernement qui a son importance.»

Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement durant la pandémie ont remis à l’avant-plan l’importance de la proximité des fournisseurs, constate Denis Deschamps. La proximité d’Air Canada, qui a son siège social à Montréal, et d’Airbus, qui construit l’A220 à Mirabel, joue en faveur de Mirabel.

«On reçoit au Canada beaucoup d’avions et en Amérique du Nord, beaucoup d’avions qui viennent d’Europe. Naturellement, c’est plus facile de rester dans le même fuseau horaire et de venir au Québec la journée où ils ont des enjeux avec un avion qui a besoin de réparation le plus rapidement possible pour partir.»