La grande question demeure: quand l'avion phare de Boeing va-t-il pouvoir revoler?
La réunion des autorités mondiales de l’aviation civile consacrée au 737 MAX s’est ouverte jeudi au Texas. Avec une question lancinante: quand l’avion phare de Boeing va-t-il pouvoir revoler?
Près d’une soixantaine de représentants de trente-trois pays, où volait le 737 MAX avant son immobilisation au sol à travers le monde il y a plus de 70 jours, ont accepté l’invitation de l’agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) dont la crédibilité a sérieusement été écornée dans cette affaire.
L’interdiction de vol provisoire avait été décrétée après deux accidents à intervalle rapproché dans des conditions similaires et ayant fait au total 346 victimes.
Organisée sur le site de la FAA à une trentaine de minutes en voiture du centre-ville de Fort Worth, cette réunion, censée donner une idée un peu plus claire sur le calendrier de retour en service du 737 MAX, a démarré peu après 9H00 heure locale a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
Et, elle se déroule à huis clos.
Aucune déclaration commune n’est actuellement prévue. En revanche, Dan Elwell, le chef intérimaire de la FAA, doit s’adresser aux journalistes vers 16H30 heure locale.
Mercredi, il a déclaré que Boeing n’avait toujours pas soumis officiellement la mise à jour du système anti-décrochage MCAS, dont le dysfonctionnement a été mis en cause dans l’accident du 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines le 10 mars dernier et celui de Lion Air du 29 octobre en Indonésie.
L’avionneur avait pourtant affirmé la semaine dernière que le correctif était prêt pour la certification.
Le nouveau retard accusé par Boeing est dû au fait que la FAA, qui s’efforce de faire la preuve de son indépendance vis-à-vis du groupe américain, a adressé de nouvelles questions auxquelles elle attend des réponses, a expliqué M. Elwell.
En conséquence, des incertitudes augmentent sur la date de retour dans le ciel du 737 MAX, alors que des compagnies aériennes espéraient remettre l’avion dans leurs programmes de vol vers la mi-août.
La FAA n’a toujours pas déterminé quelle sera la formation adéquate pour les pilotes, selon Dan Elwell.
Les États-Unis et un grand nombre de pays dont le Canada divergent sur ce point: les premiers estiment qu’une formation sur ordinateur ou iPad est suffisante pour des pilotes chevronnés quand Ottawa veut rendre obligatoire une formation sur simulateur de vol.
Dan Elwell et ses équipes vont tenter, durant la réunion, de jouer «la transparence» en expliquant à leurs pairs les éléments de sécurité sur lesquels ils vont évaluer le 737 MAX modifié.
Ils vont également détailler leurs procédures et solliciter les avis des autres autorités.
«Nous allons discuter de la meilleure manière de rendre l’ensemble du processus (de re-certification) transparent et de la façon de regagner la confiance du grand public», a reconnu M. Elwell devant des journalistes.