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Boeing frappe fort à l’ouverture du salon aéronautique de Dubaï

AFP|Publié le 13 novembre 2023

Boeing frappe fort à l’ouverture du salon aéronautique de Dubaï

Ce salon, exposant des avions commerciaux et militaires tous les deux ans, se tient dans un contexte de tensions dans la région, marqué par la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. (Photo: 123RF)

Boeing a frappé fort lundi au premier jour du salon aéronautique de Dubaï, multipliant les annonces de commandes, dont un mégacontrat avec Emirates pour 90 exemplaires de son futur gros porteur B777X.

La compagnie basée à Dubaï, qui ne dispose que d’avions long-courriers dans sa flotte, a commandé 55 exemplaires du 777-9 et 35 du 777-8, les deux versions du 777X, le plus gros avion de la flotte du géant de Seattle.

Emirates était déjà, avec 115 exemplaires, le client de lancement en 2013 de l’appareil qui doit entrer en service en 2025, avec cinq ans de retard.

Emirates a également commandé cinq 787 Dreamliner supplémentaires. La valeur totale du contrat s’élève à 52 milliards de dollars, selon la compagnie.

«Cette commande représente un investissement important qui témoigne de l’engagement de Dubaï en faveur de l’avenir de l’aviation», a affirmé son PDG, Ahmed ben Saeed Al Maktoum, lors d’une conférence de presse.

Uniquement dotée d’avions long-courriers, Emirates, qui exploite à elle seule la moitié des 251 super-jumbo A380 produits dans le monde, a besoin de ces futures capacités pour alimenter son «hub» de Dubaï, un pont entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique.

Les 777-9 doivent être livrés à partir de 2025, les 777-8 à partir de 2030, selon Emirates, qui a réalisé au premier semestre un bénéfice de 2,7 milliards de dollars, le plus important de son histoire.

La compagnie à bas coûts Flydubai, elle aussi basée dans l’émirat, qui n’exploite pour l’heure que des avions moyen-courriers, a de son côté annoncé une commande de 30 exemplaires du Boeing 787-9, pour 8,8 milliards de dollars au prix catalogue.

Cet appareil est «parfaitement adapté aux besoins de Flydubai qui cherche à ouvrir des lignes à plus long rayon d’action et à augmenter la capacité de son réseau», s’est félicité Stan Deal, le patron de la branche Avions commerciaux de Boeing, cité dans un communiqué.

Les compagnies Royal Air Maroc et Royal Jordanien ont par ailleurs commandé respectivement quatre 787-9 et deux 787-9, selon Boeing.

 

Airbus discret 

Cette frénésie d’achat de gros porteurs illustre la reprise du marché des avions long-courriers, déprimé avant-même la crise sanitaire et torpillé par les restrictions de circulations dues au Covid.

«2023 semble être l’année pour les commandes de gros porteurs», s’est enthousiasmé Stan Deal dans un entretien à CNBC.

Dans un marché dominé par le segment moyen-courrier avec les Boeing 737 MAX et Airbus A320, le Moyen-Orient fait figure d’exception: sur les 3 420 livraisons d’avions neufs dont la région aura besoin d’ici 20 ans, selon les projections d’Airbus, 47% seront des gros porteurs, soit une proportion double à celle des autres régions.

Pourtant, c’est avec le 737 MAX que Boeing a ouvert le bal: la compagnie germano-turque SunExpress a passé une commande ferme pour 45 appareils (5,5 milliards de dollars au prix catalogue). Cette commande comprend des options pour 45 appareils supplémentaires.

Airbus, qui avait ouvert la précédente édition du salon en 2021 avec un énorme contrat pour 255 avions monocouloirs A321 par quatre compagnies, a cette année été bien plus discret.

La compagnie lettone à bas coûts airBaltic lui a passé commande de 30 A220-300 supplémentaires avec des droits d’achat pour 20 autres exemplaires.

Pour son PDG, Martin Gauss, «ce jour marque une étape importante dans l’histoire d’airBaltic dans notre projet d’exploiter, pour la première fois, une flotte de 100 avions d’ici 2030». La compagnie opère actuellement 44 A220.

L’avionneur européen est «en discussion» avec Turkish Airlines pour lui vendre 240 appareils, assortie d’options pour 115 supplémentaires à livrer entre 2026 et 2036, a affirmé lundi la compagnie turque, qui entend, elle aussi, développer son hub d’Istanbul en suivant les pas de ceux de Doha (Qatar Airways) et Dubaï (Emirates).

Le contrat, qui ferait partie de la plus grosse commande — 600 appareils auprès d’Airbus et Boeing— jamais passée par une compagnie, est attendu de longue date et de nombreux observateurs espéraient sa conclusion à l’occasion du salon de Dubaï.

Ce salon, exposant des avions commerciaux et militaires tous les deux ans, se tient dans un contexte de tensions dans la région, marqué par la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le stand d’Israël Aerospace Industries était vide au premier jour du salon tandis que l’espace réservé à SIBAT, qui relève du ministère israélien de la Défense, était transformé en café. Les deux entreprises n’ont pas répondu aux demandes d’information de l’AFP.