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New York — Boeing a enregistré au quatrième trimestre des résultats décevants, son activité restant lestée par la persistance de problèmes dans sa chaîne d’approvisionnement et dans les effectifs, mais maintient malgré tout ses prévisions financières et de cadence pour la suite.
«Bien que nous ayons fait des progrès significatifs, des défis subsistent et nous avons encore du travail à faire pour assurer la stabilité de nos opérations et de la chaîne d’approvisionnement», a expliqué le patron de l’entreprise, Dave Calhoun, dans un message aux employés.
Comme son concurrent Airbus, le groupe peine à augmenter sa production en raison des difficultés de ses fournisseurs à maintenir la cadence et du manque de certains composants.
Le secteur, après avoir dû gérer une certaine pénurie de main-d’œuvre, doit maintenant organiser la formation de nombreux nouveaux employés, a aussi relevé Dave Calhoun dans une interview sur CNBC.
En attendant que la situation se stabilise, le groupe a réalisé au quatrième trimestre un chiffre d’affaires de 19,98 milliards de dollars US (G$ US), soit moins que les 20,38 G$ US attendus par les analystes.
Il a subi une perte nette de 634 millions de dollars US rapportée par action et hors éléments exceptionnels, la mesure préférée des analystes de Wall Street, la perte s’est élevée à 1,75 $US quand les analystes anticipaient un gain.
L’avionneur américain reste ainsi dans le rouge pour la quatrième année consécutive, avec une perte nette de 4,9 G$ US en 2022 malgré une augmentation de son chiffre d’affaires de 7% à 66,6 G$ US.
«La demande est là»
Élément encourageant : le groupe est parvenu à dégager un flux de trésorerie disponible positif sur l’ensemble de l’année pour la première fois depuis 2018, un indicateur clé dans son redressement après plusieurs années plombées par les écrasements mortels de deux 737 MAX et la pandémie.
Le groupe a livré 480 avions au total en 2022, sa meilleure performance depuis 2018, grâce à la remontée en puissance des livraisons du 737 MAX et à la reprise à l’été de celles du long-courrier 787 Dreamliner, interrompues pendant de longs mois à cause de malfaçons.
Boeing a aussi engrangé 808 commandes nettes.
Pas suffisant toutefois pour supplanter son concurrent Airbus en termes de livraisons et de commandes.
L’action reculait de 1,3% dans les premiers échanges à Wall Street.
Pour la suite, Boeing maintient ses prévisions de flux de trésorerie disponible pour 2023 ainsi que ses objectifs de cadence pour 2025 : Boeing veut produire environ 50 appareils 737 MAX par mois d’ici 2025-2026, contre 31 actuellement, et 10 long-courriers 787 Dreamliner par mois à cette échéance contre 5 actuellement.
«Personne ne remet en cause les cadences, car ils savent que la demande est là», a noté Dave Calhoun sur CNBC.
Il s’est aussi dit «plutôt optimiste et constructif» sur la situation en Chine.
Une compagnie chinoise a d’une part de nouveau fait voler mi-janvier le 737 MAX, une première depuis que l’appareil avait été banni dans le pays en mars 2019 après les deux accidents mortels. Les compagnies chinoises devraient remettre en route progressivement les 737 MAX déjà présents dans leur flotte «au cours des six prochains mois», a estimé Dave Calhoun.
Quant à de nouvelles livraisons de Boeing, elles pourraient être encouragées par la récente levée de la plupart des restrictions liées au Covid, qui alimente demande pour les voyages, a-t-il ajouté.