Bombardier: subventions pour des projets à long terme seulement
La Presse Canadienne|Publié le 30 septembre 2021Éric Martel a insisté pour dire que Bombardier ne reçoit aucune aide actuellement. (Photo: La Presse Canadienne)
Bombardier n’a pas besoin d’aide de l’État à court terme pour mener à bien ses projets, mais le jour pourrait venir où elle aurait besoin d’un coup de pouce pour compléter le développement d’un nouvel appareil, a dit Éric Martel, son président et chef de la direction, lors d’une présentation devant le Cercle canadien de Montréal, jeudi.
«Des fois, ça se pourrait que dans les investissements, on puisse avoir à considérer de l’argent [public]», a-t-il dit lors d’un échange avec John Parisela, ancien directeur de cabinet de Robert Bourassa et ancien délégué général du Québec à New York. «À court terme, on n’a pas besoin d’aide. On est correct par nous-mêmes. On n’a pas non plus décidé, quand est-ce qu’on allait faire un nouveau produit à partir d’une page blanche.»
Pour le moment, la société aéronautique qui s’est concentrée dans le segment des jets d’affaires procède à des mises à jour de ses jets d’affaires, ce qu’elle peut faire sans aide gouvernementale, a-t-il expliqué. La question pourrait cependant se poser au moment où l’entreprise développera un nouvel appareil.
L’exemple le plus récent est le lancement du Challenger 3500 plus tôt ce mois-ci, qui constitue une mise à jour de la cabine du Challenger 350. Le projet, qui n’a reçu aucun soutien gouvernemental, permettra de pérenniser les quelque 700 emplois liés à ce projet.
En point de presse après l’événement, M. Martel a hoché la tête, visiblement agacé, lorsqu’on lui a demandé de revenir sur le sujet. Il a insisté pour dire que Bombardier ne reçoit aucune aide actuellement. Il a souligné cependant que le secteur de l’aéronautique est hautement subventionné et que ses concurrents profitent de l’aide de gouvernement à l’étranger.
«Chaque gouvernement, chaque endroit, a des programmes. On n’essaie pas d’avoir des choses spéciales. S’il y a des programmes en place, un peu comme tout le monde, on va participer, voir si ce qu’on peut faire avec ses programmes. Il n’y a rien de précis. Nous n’avons aucune intention à court terme.»
L’investissement de 1,3 milliard $ de Québec dans la CSeries, achetée par Airbus, qui ne vaut plus que 300 millions $, a nui à l’image publique de la société. Lors du dévoilement de ses plus récents résultats en août, M. Martel avait dit aux analystes que près de 2500 personnes continuaient de travailler sur le programme d’Airbus à Mirabel, ce qui amène des retombées indirectes pour le Québec.
M. Martel a refusé de «spéculer» à savoir si la mauvaise presse pouvait nuire à Bombardier lorsqu’elle aura besoin d’un partenaire public pour développer un nouvel appareil. Il a toutefois insisté pour dire que « les Québécois devaient comprendre l’importance de Bombardier dans l’économie montréalaise et canadienne».
«On a quand même 7000 emplois à Montréal, 9000 au Canada. Pour chaque emploi qu’on a, il y a des emplois de fournisseurs.»