Chorus Aviation vendra son segment de location d’avions régionaux
La Presse Canadienne|Mis à jour le 30 juillet 2024Si elle obtient l’approbation, Chorus s’attend à ce que la transaction soit finalisée d’ici la fin de l’année. (Photo: 123RF)
Deux ans après avoir misé gros sur la location d’avions, Chorus Aviation a fait un virage à 180 degrés et a accepté de vendre sa branche de location d’avions régionaux dans le cadre d’une transaction évaluée à 1,9 milliard de dollars (G$).
La vente à des filiales de la société HPS Investment Partners, établie à New York, allégera le lourd endettement de Chorus, fournira des liquidités pour de nouvelles acquisitions et éliminera un segment sous-performant, a déclaré le chef de la direction, Colin Copp.
Chorus, qui loue actuellement des avions dans le monde entier et fournit un service régional pour Air Canada par l’entremise de Jazz Aviation, filiale de Chorus, avait acheté la société de location d’avions établie à Londres Falko Regional Aircraft en 2022. L’accord portait la clientèle de Chorus à 32 compagnies aériennes dans 23 pays, comparativement à 19 transporteurs dans 16 pays auparavant.
«Au fur et à mesure que nous avancions en 2023, il est devenu clair que le niveau de rendement de l’acquisition de Falko ne se matérialisait pas au rythme que nous attendions en raison d’un environnement macroéconomique difficile», a déclaré Colin Copp aux analystes lors d’une conférence téléphonique mardi pour discuter de la vente.
«C’est une transaction marquante pour l’entreprise. Elle nous permet vraiment d’améliorer significativement notre bilan et d’accélérer la valeur actionnariale. Elle nous permet de nous repositionner en vue de notre croissance future», a-t-il soutenu.
Mardi après-midi, les actions de la société étaient en hausse de cinq cents, soit environ 2%, à 2,86$ à la Bourse de Toronto.
L’offre de 1,9G$ des sociétés affiliées comprend 814 millions $ en espèces et 1,1G$ sous la forme de la prise en charge ou du remboursement anticipé de la dette liée aux appareils par les acquéreurs à la clôture.
Chorus a déclaré que ses principaux actionnaires, Brookfield Asset Management et Air Canada — détenant respectivement 13,2% et 8,1% de la société — ont tous deux signé des accords en appui à la transaction.
L’accord doit toutefois encore recueillir au moins les deux tiers des voix exprimées par les actionnaires ordinaires de Chorus pour être approuvé.
Si elle obtient l’approbation, Chorus s’attend à ce que la transaction soit finalisée d’ici la fin de l’année.
Pas un «big bang»
Plusieurs analystes présents à la conférence téléphonique ont remis en question les perspectives de croissance des bénéfices de l’entreprise.
«Il y a quelques années, vous identifiiez le secteur de la location comme un secteur vertical de croissance. Et finalement, vous reconnaissez aujourd’hui que le marché n’a pas reconnu votre stratégie dans ce segment», a affirmé Fadi Chamoun, de la Banque de Montréal.
«Comment développer votre activité à partir d’ici?»
Colin Copp a répondu qu’il prévoyait une croissance interne ainsi que le potentiel de «quelques acquisitions ciblées et de moindres envergures».
«Nous ne recherchons pas un big bang ici. Nous nous concentrons sur la recherche d’une activité à croissance agréable, progressive et régulière à laquelle nous pouvons apporter des contributions», a affirmé le chef de la direction.
Cette vente signifie que l’entreprise s’appuiera davantage sur Jazz, dont les vols court-courriers de la plus grande compagnie aérienne du pays relèvent de la marque Air Canada Express, ainsi que sur Voyageur Airways. Acquis par Chorus en 2015, Voyageur est un transporteur nolisé basé à North Bay, en Ontario, qui fournit également des services de réparation et d’ambulance aérienne.
«Nous avons une bonne position du point de vue du bilan, a fait valoir le directeur financier Gary Osborne. Nous sommes encore mieux quand on regarde le marché et ce que Voyageur et Jazz sont dans l’aviation, pour faire croître l’entreprise.»
Chorus a déclaré que l’accord réduirait son ratio d’endettement à 1,8 fois, contre 3,6 fois au 31 décembre.
En février, la société a annoncé que son bénéfice net avait plus que doublé l’année dernière pour atteindre 106,1 millions de dollars (M$), tandis que ses revenus avaient bondi de 5% à 1,68G$. Sa dette s’élevait à 1,53G$ au 31 mars.
Par Christopher Reynolds