Départ de Tavares: Stellantis doit renouer avec concessionaires et fournisseurs, selon son directeur financier
AFP|Publié à 13h32(Photo: 123RF)
Le constructeur automobile Stellantis doit «regagner la confiance» de ses partenaires, des concessionnaires aux fournisseurs en passant par les gouvernements, après la mise à l’écart de son patron Carlos Tavares, a indiqué mercredi son directeur financier Douglas Ostermann.
Le conseil d’administration du groupe de Peugeot, Fiat et Jeep a connu un «désaccord croissant» avec Carlos Tavares sur deux sujets, qui a mené à sa démission dimanche, a expliqué Douglas Ostermann lors d’une conférence organisée par la banque Goldman Sachs et diffusée en ligne.
Le premier sujet était la gestion de «problèmes stratégiques» dans les 15 mois précédant le départ à la retraite de Carlos Tavares, prévu jusque-là pour début 2026: des actions de «court terme» s’opposaient à «l’intérêt à long terme de la société», a souligné Douglas Ostermann.
Par ailleurs, Stellantis doit «regagner la confiance de ses partenaires clés», les concessionnaires, les équipementiers, les syndicats et les gouvernements des nombreux pays où le constructeur est présent, a souligné Douglas Ostermann, disant que ça «prendra du temps».
Carlos Tavares était connu pour ses objectifs financiers ambitieux, mais aussi pour son style de gestion sans concessions, qui froissait de nombreux équipementiers, mais aussi le gouvernement italien, par exemple.
Sur le long terme par contre, la stratégie de Stellantis «reste inchangée», avec le lancement de dizaines de modèles conçus sur quatre plateformes «multiénergies» (thermique, hybride, électrique), et des offensives en Amérique latine et au Moyen-Orient, notamment, a souligné Douglas Ostermann mercredi.
Après une année 2024 compliquée et un premier avertissement depuis la fondation du groupe en 2021, la situation de Stellantis devrait «beaucoup s’améliorer» en 2025, a assuré le directeur financier.
Il compte en 2025 sur la fin des problèmes de surstocks aux États-Unis (que la direction locale «n’a pas su régler assez vite») et en Europe, mais aussi sur le lancement de plusieurs modèles «qui viennent combler des trous» dans les gammes de Stellantis, comme le VUS Jeep Cherokee et des petits modèles en Europe, comme la Fiat Grande Panda.
Le directeur financier est «convaincu» que Stellantis distribuera des dividendes en 2025, et devrait «discuter» de rachats d’actions, avantagé par la très faible valeur de ses titres, proche de son plus bas niveau historique, autour de 12 euros mercredi à la fermeture de la Bourse de Paris.