Des débardeurs américains, mardi 1er octobre 2024, à Houston. (Photo: The Associated Press/Annie Mulligan)
Washington, États-Unis — Les débardeurs américains vont reprendre le travail après trois jours de grève, ont annoncé jeudi syndicat et employeurs dans un communiqué commun, alors que le blocage des ports aux États-Unis menaçait de provoquer pénuries et hausses de prix à un mois de l’élection.
Le syndicat des débardeurs (ILA) et l’Alliance maritime des États-Unis (USMX), qui représente leurs employeurs, « ont conclu une entente de principe sur les salaires et ont convenu de prolonger le contrat-cadre jusqu’au 15 janvier 2025 afin de revenir à la table de négociation pour négocier toutes les autres questions en suspens », selon un communiqué commun.
Ainsi, « dès maintenant, toutes les actions en cours cesseront et tous les postes couverts par le contrat-cadre reprendront », est-il précisé.
Les deux parties devront donc se retrouver pour discuter d’ici le mois de janvier.
Le communiqué ne donne pas de précision sur les termes de l’entente salariale. Mais, selon le Wall Street Journal qui cite des personnes proches du dossier, les employeurs ont proposé une augmentation des salaires de 62% sur six ans, ce qui a permis cet accord.
Le président américain Joe Biden a salué cet accord qui va permettre de « rouvrir les ports de la côte Est et du Golfe », et qui « représente un progrès crucial vers un contrat solide ».
« Je tiens à remercier les travailleurs syndiqués, les transporteurs et les opérateurs portuaires qui agissent avec patriotisme pour rouvrir nos ports et assurer la disponibilité de fournitures essentielles au rétablissement et à la reconstruction suite à l’ouragan Hélène », a-t-il ajouté.
Joe Biden avait refusé d’intervenir, et la porte-parole de la Maison-Blanche avait jugé qu’« il est temps que l’USMX négocie un accord juste avec les débardeurs qui reflète leur contribution importante à notre reprise économique ».
L’ex-président Donald Trump, qui brigue un nouveau mandat, avait estimé à Milwaukee que Joe Biden « aurait dû travailler à un accord entre eux » et relevé que les débardeurs représentaient « la force vive » du pays.
Rouvrir les ports bloqués
Quelque 45 000 membres du syndicat des débardeurs (ILA) étaient en grève depuis mardi dans 36 ports de l’Alliance maritime des États-Unis (USMX) sur la côte Est et le Golfe du Mexique, faute d’entente sur un nouvel accord social de six ans.
Cet accord ne concerne en réalité que 25 000 syndiqués travaillant dans les terminaux de conteneurs et d’import/export de véhicules de 14 grands ports (dont Boston, New York, Philadelphie, Baltimore, Savannah, Miami, Tampa, Houston).
Le ministre des Transports, Pete Buttigieg, avait exhorté mercredi les deux parties à trouver un accord et à rouvrir les ports bloqués aux États-Unis, estimant que leurs positions n’étaient « pas si éloignées économiquement », et soulignant qu’il y avait beaucoup à faire après le passage dévastateur de l’ouragan Hélène dans le sud du pays.
Il avait également signalé que les transporteurs maritimes ont vu leurs résultats bondir d’environ 350% en dix ans tandis que les salaires des débardeurs ont augmenté de seulement 15% sur la même période.
Les discussions, commencées en mai, ont été suspendues plusieurs semaines puis réactivées quelques heures avant l’expiration du contrat précédent lundi soir.
L’Alliance avait relevé son offre, proposant notamment une hausse salariale de 50% sur la durée de l’accord, mais qui avait été rejetée par le syndicat. Il réclamait initialement 77%, selon des médias américains, et demande notamment davantage de protections contre les pertes d’emploi liées à l’automatisation.