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General Motors en forme avant son tournant vers l’électrique

AFP|Publié le 31 janvier 2023

General Motors en forme avant son tournant vers l’électrique

GM a été le plus gros vendeur automobile aux États-Unis en 2022. (Photo: 123RF)

New York – General Motors (GM), en pleine transition vers l’électrique, bénéficie toujours d’une forte demande pour ses véhicules malgré les prix élevés et les inquiétudes économiques, ainsi que d’une amélioration de la situation du côté de la production.

Avec des prévisions et des résultats meilleurs que prévu, l’action du constructeur automobile américain bondissait de 8% à la mi-séance à Wall Street.

Pour le quatrième trimestre, le groupe dirigé par Mary Barra a vu son chiffre d’affaires bondir de 28% à 43 milliards de dollars et son bénéfice net monter de 15% à 2 milliards, détaille un communiqué.

Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires de GM a augmenté de 23% à 157 milliards de dollars tandis que son bénéfice net a reculé de 1% à 9,9 milliards.

Le groupe avait enregistré un net repli de sa production avec la pandémie, entre les perturbations dans ses usines en 2020 et la pénurie de semi-conducteurs à partir de 2021.

«Nous continuons à faire face à des difficultés dans la chaîne d’approvisionnement et d’ordre logistique», a souligné le directeur financier, Paul Jacobson, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes. «Mais dans l’ensemble, les choses continuent à s’engager dans la bonne direction», a-t-il ajouté.

Sans compter sa co-entreprise en Chine, le groupe a vendu 3,6 millions de véhicules en 2022, soit 25% de plus qu’en 2021. Et à la fin de l’année, le nombre de véhicules chez les concessionnaires et en transit s’améliorait, avec environ 50 jours de stocks disponibles.

Ce chiffre reste toutefois environ un tiers inférieur à mi-2019, ce qui permet de conserver les prix à un niveau élevé, a souligné M. Jacobson.

GM a été le plus gros vendeur automobile aux États-Unis en 2022, ce qui a notamment permis de compenser un fléchissement des résultats en Chine. 

Pour 2023, le groupe s’attend à une augmentation de 5% à 10% du nombre de véhicules vendus.

GM anticipe parallèlement un bénéfice ajusté par action compris entre 6 et 7 dollars, là où les analystes prévoyaient en moyenne 5,81 dollars.

L’entreprise veut faire des économies de l’ordre de 2 milliards de dollars dans ses activités automobiles au cours des deux prochaines années, a indiqué Mary Barra lors de la conférence.

«Nous ne prévoyons pas de licenciement», a toutefois souligné la responsable. «Nous limitons les embauches aux postes les plus stratégiques et utiliserons les départs pour aider à gérer l’effectif total», a-t-elle indiqué.

 

«Guerre des prix»

Le groupe ambitionne par ailleurs toujours d’être capable de produire un million de véhicules électriques par an en Amérique du Nord d’ici 2025.

Les clients devraient pouvoir y faire leur choix parmi neuf modèles dès cette année.

Alors que Tesla et Ford ont récemment abaissé les prix de leurs véhicules propres, GM ne prévoit pas de mesures similaires.

«Bien sûr nous surveillons la situation et nous nous assurerons que nous restons compétitifs, mais nous pensons vraiment qu’avec la solidité de notre portefeuille de produits, actuels et à venir, nous sommes bien positionnés», a relevé Mary Barra.

Pour assurer son approvisionnement en lithium pour les batteries, GM a aussi annoncé mardi un investissement de 650 millions de dollars dans Lithium Americas, pour le développement de la mine Thacker Pass dans le Nevada, que le groupe présente comme la plus grosse source connue de lithium aux États-Unis. 

Les résultats et prévisions «exceptionnels» de GM montrent que «les inquiétudes sur la demande et les pénuries de composants sont du passé», ce qui va permettre au groupe de «se concentrer» sur son tournant vers l’électrique, estime l’analyste Dan Ives du cabinet Wedbush dans une note.

Garrett Nelson de CFRA reste pour sa part «sceptique» sur le succès commercial des véhicules électriques de GM et estime qu’avec plus d’une centaine de modèles attendus sur le marché d’ici 2025, il y a un «risque très élevé de saturation du marché» avec une «guerre de prix» à l’horizon qui devrait faire pression sur les marges.