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Global 7500: Bombardier s’entend avec Triumph

La Presse Canadienne|Publié le 24 janvier 2019

Pour un montant symbolique, l’avionneur mettra la main sur la chaîne de production de l’entreprise américaine.

Alors que s’accélère la production du Global 7500, Bombardier (BBD.B) s’est entendue avec Triumph afin de construire les ailes de son jet d’affaires, qui figure au cœur de son plan de redressement qui doit culminer en 2020.

Pour un montant symbolique, l’avionneur québécois mettra la main sur la chaîne de production de l’entreprise américaine et les employés qui y sont affectés à Red Oak, au Texas.

La clôture de la transaction, annoncée jeudi, est prévue d’ici la fin du premier trimestre de l’exercice. Bombardier versera un bail à Triumph.

« L’objectif est de nous assurer que nous sommes en mesure d’augmenter la cadence de production afin de se concentrer sur les livraisons du Global 7500 », a dit un porte-parole de l’avionneur, Mark Masluch.

Ce jet d’affaires destiné à une clientèle fortunée est entré en service le mois dernier. L’entreprise québécoise s’attend à livrer de 15 à 20 appareils cette année et de 35 à 40 unités en 2020.

L’entente entre Bombardier et Triumph met également fin à des années de tensions entre les deux sociétés à propos de l’aile du Global 7500 _ auparavant appelé Global 7000.

En 2016, l’entreprise établie en Pennsylvanie s’était tournée vers la Cour supérieure du Québec dans le but d’obtenir une indemnité en raison de changements qui, selon elle, avaient été commandés par Bombardier lors du design original des ailes de l’avion.

Ces allégations avaient été rejetées par l’entreprise établie à Montréal. Une entente, dont les détails n’avaient pas été dévoilés, était intervenue entre les deux parties en mai 2017 pour mettre fin à la dispute.

« Depuis, Triumph a continué d’évaluer le programme afin de déterminer comment s’adapter à la hausse de la production, a dit M. Masluch. Des éléments financiers et techniques auraient été en jeu afin de s’assurer de maintenir le même niveau d’efficacité. »

Quelque 500 employés de Triumph passeront dans le giron de Bombardier. L’entente concerne également 200 contractuels. Les activités entourant la fabrication des ailes du Global 7500 seront intégrées à la division aérostructures et services d’ingénierie de Bombardier.

La division des avions d’affaires de l’entreprise vise des revenus annuels de 8,5 milliards $ US d’ici 2020, tirés en grande partie par les ventes mondiales du Global 7500. Le carnet de commandes d’avions d’affaires totalise désormais 14,3 milliards $ US.

Le Global 7500, ainsi que les nouveaux Global 5500 et 6500, viennent en partie en guise de réponse aux produits du fabricant rival américain de jets d’affaires Gulfstream Aerospace, alors que la demande pour les avions de ligne continue de croître.

Selon Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, cette acquisition devrait ajouter entre 250 millions $ US et 500 millions $ US aux revenus générés en 2019 par Bombardier.

« La prévision de la marge du bénéfice d’exploitation ajusté demeurera inchangée, à 7,5 pour cent », a précisé l’analyste, dans une note où il souligne que l’acquisition permettra de solidifier la position de la multinationale dans la fabrication de pièces.

À la Bourse de Toronto, jeudi, en milieu de séance, le titre de Bombardier se négociait à 1,99 $, en recul de trois cents, ou 1,49 pour cent.