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Grève évitée chez Bombardier: troisième offre patronale acceptée

La Presse Canadienne|Publié le 23 juin 2022

Grève évitée chez Bombardier: troisième offre patronale acceptée

Il ne s’agit pas d’une entente de principe et le syndicat laisse ses membres libres de leur choix. (Photo: La Presse Canadienne)

Montréal — La crainte d’une grève générale illimitée chez les 1800 travailleurs syndiqués de Bombardier de la grande région de Montréal est maintenant chose du passé. 

Ces derniers ont voté mercredi dans une proportion de 73,4% en faveur de la troisième offre patronale présentée depuis le début de cette ronde de négociations.  

Un peu plus de 80% (80,3) des membres de la section locale 712 de l’AIMTA se sont prononcés entre 5h et 19h30 sur cette nouvelle offre dite finale, dont la seule modification était liée à la question salariale, selon un porte-parole de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) affiliée à la FTQ, qui représente ces 1800 employés des usines de Dorval et Saint-Laurent chez Bombardier.

«Malgré le fait que l’offre ait été acceptée, Bombardier va avoir du travail à faire durant les cinq prochaines années pour regagner la confiance des travailleuses et des travailleurs et rebâtir le sentiment d’appartenance», a cependant affirmé Éric Rancourt, porte-parole de la partie syndicale et agent d’affaires du District 11 de l’AIMTA, par voie de communiqué mercredi soir.

D’importantes augmentations salariales

La nouvelle convention collective est d’une durée de cinq ans et sera en vigueur jusqu’en décembre 2026.

Elle prévoit une augmentation de salaire moyenne de 6,5% pour la première année, rétroactive au 4 décembre 2021, et une augmentation annuelle de 3% pour la deuxième et la troisième année. L’employeur offre également l’Indice des prix à la consommation pour les deux dernières années du nouveau contrat de travail plus 0,5%, avec un minimum totalisant 1,5% et un maximum totalisant 3%. 

Les autres éléments du contrat de travail sont les mêmes que ceux présentés lors de l’assemblée du 11 juin 2022.

«Au-delà des salaires, nous sommes allés chercher la garantie qu’aucune tâche ne sera impartie pour les cinq prochaines années en plus de ramener du travail des sous-traitants vers nos membres», a précisé M. Rancourt.

«Nous avons également obtenu une clause de réduction du temps supplémentaire en période de mise à pied afin de favoriser un retour rapide des travailleurs se trouvant sur la liste de rappel», a-t-il souligné.

Ces 1800 syndiqués de Bombardier au Québec avaient rejeté l’offre patronale précédente présentée le 11 juin, également qualifiée de finale, dans une proportion de 76%.

Les syndiqués avaient même tenu une journée de grève, le 13 juin dernier, avant de revenir au travail le lendemain afin de poursuivre les négociations.  

La semaine dernière, le syndicat avait donc demandé la présence du président et chef de la direction Éric Martel lors d’une rencontre entre les représentants des deux parties afin d’éviter le déclenchement d’une grève générale illimitée dans les deux usines du Québec. Le grand patron de Bombardier avait accepté l’invitation, selon l’entreprise.

Les principaux points en litige portaient sur le salaire et l’indexation des rentes de retraite. L’employeur demandait au syndicat de faire preuve d’ouverture quant à la durée de la convention collective.  

«L’indexation de la rente de retraités est un enjeu qui nous tenait à cœur et qui a donné lieu à de vives discussions à la table de négociation», a pour sa part affirmé le président de la section locale 712, Christian Bertrand. 

«C’est une déception de ne pas avoir réussi à faire entendre raison à Bombardier (…) rien ne nous empêche de revenir à la charge lors de la prochaine négociation», a indiqué M. Bertrand.

 

L’employeur satisfait

Sans surprise, l’entreprise s’est dite heureuse du résultat du vote de mercredi et s’est engagée à continuer de travailler avec les membres du syndicat afin de pouvoir conserver «son rang de leader de l’industrie».

«La ratification de la nouvelle convention collective démontre un engagement mutuel en faveur du succès des sites de Bombardier à Montréal où travaillent les employés membres de la section locale 712 de l’AIMTA. Bombardier croit fermement que le succès de l’entreprise repose sur la qualité de ses produits ainsi que sur l’expérience et le dévouement de ses employés», précise la multinationale, dont le siège social est à Montréal, dans un communiqué émis peu de temps après le résultat du vote. 

Bombardier est un leader mondial en aviation axé sur la conception et la construction d’avions d’affaires et sur la prestation de services connexes. Les avions des gammes Challenger et Global de Bombardier sont reconnus pour les innovations de pointe qu’ils offrent. La flotte mondiale d’avions Bombardier compte environ 5000 appareils, selon l’entreprise.