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Grève générale illimitée des débardeurs du port de Montréal

La Presse Canadienne|Publié le 10 août 2020

Le syndicat a constaté « un lock-out technique » depuis une semaine lorsque plusieurs navires ont été détournés.

Les débardeurs du port de Montréal ont entamé lundi matin à 7 h une grève générale illimitée.

Le Syndicat des débardeurs du Port de Montréal affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et l’Association des employeurs maritimes (AEM) n’ont pas réussi à s’entendre malgré des discussions qui se sont poursuivies dimanche soir.

En entrevue avec La Presse Canadienne, le conseiller Michel Murray qui est présent à la table de négociation a expliqué que les débardeurs « n’avaient pas le choix » de fermer le port et qu’ils ont agi ainsi « afin d’éviter l’escalade des moyens de pression de part et d’autre » et de mettre les parties « au même niveau ».

M. Murray a expliqué que les conditions salariales ont été modifiées mercredi dernier et que le syndicat a constaté « un lock-out technique » depuis une semaine lorsque plusieurs navires ont été détournés vers d’autres ports, ce qui retirait du travail aux syndiqués.

Dans une déclaration écrite transmise lundi, la partie patronale affirme avoir eu dimanche soir « plusieurs échanges qui n’ont malheureusement pas résulté en une trêve ».

« L’AEM croit toujours que la solution passe par une trêve avec obligation de résultat et le canal de communication demeure ouvert », est-il écrit dans le message transmis par une firme de relations publiques.

Des discussions ont présentement lieu afin de conclure une trêve pour rouvrir le port, a mentionné M. Murray, tout en refusant de dire quelles seraient les conditions gagnantes pour y arriver.

Impacts économiques

Au cours des derniers jours, cinq regroupements d’employeurs ont dit être préoccupés par l’impact sur l’économie de l’escalade des tensions au port de Montréal et ont appelé les gouvernements à intervenir rapidement pour limiter les dégâts pouvant découler du prolongement de cette situation.

Près de 6300 entreprises en transport dépendent du port et il est à l’origine de 19 000 emplois, selon l’Administration portuaire de Montréal.

Le souhait de la communauté du dépôt d’une loi spéciale, « c’est un peu la nostalgie des années du gouvernement conservateur », a lancé M. Murray. Selon lui, ça aiderait davantage les parties qu’ils cessent de « soulever des épouvantails à moineaux ».

« On a un droit de grève légal de mettre de la pression économique sur la partie patronale à la table de négociation, comme eux l’ont fait la semaine dernière en modifiant nos conditions salariales », a-t-il résumé.

Les pourparlers achoppent principalement sur la question des horaires de travail. La convention collective entre le syndicat et l’AEM est échue depuis le 31 décembre 2018.