(Photo: La Presse Canadienne)
Les régulateurs américains ont porté lundi un coup dur au projet de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) d’acquérir l’entreprise ferroviaire Kansas City Southern (KCS) pour 33,6 milliards de dollars.
Le Surface Transportation Board (STB) a rejeté le projet du CN de créer une fiducie de vote qui permettrait l’acquisition de Kansas City Southern pendant que les régulateurs examineraient l’accord. Le STB a déclaré qu’il ne pouvait pas encore examiner le plan du CN parce qu’il n’incluait pas d’accord de fusion détaillé.
Le CN a décrit la décision comme un revers mineur. L’entreprise a déclaré qu’elle présenterait à nouveau son plan avec l’accord de fusion qu’elle a finalisé la semaine dernière. Kansas City Southern a déclaré jeudi que l’offre du CN était meilleure que l’entente de 25 milliards de dollars qu’elle avait conclue avec le rival du CN, le Chemin de fer Canadien Pacifique (CP), un mois plus tôt.
Le CN a indiqué dans un communiqué qu’il était convaincu d’être en mesure de prouver que sa «fiducie de vote est dans l’intérêt public», une fois que les régulateurs auront examiné tous les détails.
Le Canadien Pacifique a décrit cette décision comme un signe de faiblesse de l’offre du CN, parce que le STB avait déjà approuvé le plan de vote fiduciaire proposé par le CP. Le CN a déclaré que son plan de fiducie de vote est presque identique à la proposition de son concurrent.
«Avec cette nouvelle décision du STB, la confiance du CP dans la supériorité de son accord à l’amiable avec KCS est redoublée», a déclaré le Canadien Pacifique dans un communiqué. Jusqu’à présent, le CP a refusé d’augmenter sa soumission pour acquérir Kansas City Southern, mais il lui reste encore plusieurs jours pour répondre officiellement à l’offre du CN.
Règles plus strictes
Le STB a déclaré qu’il examinerait attentivement tout accord impliquant Kansas City Southern pour déterminer s’il renforcerait la concurrence et servirait l’intérêt public. Cet examen pourrait prendre plus de 18 mois. Si les régulateurs rejetaient finalement l’accord, la fiducie de vote vendrait alors Kansas City Southern afin qu’elle puisse rester indépendante.
Les régulateurs américains ont également déclaré lundi qu’ils examineraient le projet d’acquisition de KCS par le Canadien National en vertu d’un ensemble de règles plus strictes adoptées en 2001, à la suite de problèmes de service causés par plusieurs fusions de chemins de fer dans les années 1990. Le conseil n’a pas approuvé une fusion ferroviaire majeure depuis qu’il a publié ces règles plus strictes, mais le CN a déclaré qu’il croyait que l’accord devrait être examiné selon les nouvelles règles.
Auparavant, le conseil avait déclaré qu’il appliquerait ses anciennes règles de fusion moins strictes à la fusion proposée entre le Canadien Pacifique et Kansas City Southern, car il y a peu de chevauchement entre ces chemins de fer, qui sont les deux plus petits des grands chemins de fer nord-américains.
Les deux chemins de fer canadiens sont engagés dans une bataille de relations publiques depuis que le CN a répondu à l’appel d’offres.
Le Canadien Pacifique a critiqué l’offre concurrente parce qu’il affirme que Kansas City Southern et le Canadien National ont tous deux des lignes ferroviaires qui se font concurrence entre le Midwest et la côte du Golfe. Le réseau du Canadien Pacifique se connecte à KCS à Kansas City, au Missouri, mais ces deux chemins de fer ne se chevauchent pas ailleurs.
Le CN a déclaré qu’il ne croyait pas que son offre nuirait à la concurrence et il est convaincu qu’il pourrait répondre à tout problème de concurrence plus tard dans le processus d’examen.