Suppressions d’emplois, faillites et plans de sauvetages...
Suppressions d’emplois, faillites et plans de sauvetages… le secteur aérien est frappé de plein fouet par la pandémie de coronavirus, qui a cloué les avions au sol.
L’Association internationale du transport aérien (Iata) a chiffré à 314 milliards de dollars américains l’impact de la pandémie sur le chiffre d’affaires des compagnies aériennes en 2020, soit une chute de 55 % par rapport à 2019. Et le transport aérien ne devrait pas retrouver son niveau de trafic d’avant-pandémie avant 2023, selon l’association.
Déjà plusieurs faillites
LATAM est la dernière compagnie en date à s’être déclarée en faillite, ce mardi. Faute de pouvoir honorer ses échéances financières, la principale compagnie d’Amérique latine s’est placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine, qui permet aux entreprises de se restructurer à l’abri des créanciers. Elle emploie plus de 42 000 personnes.
Cette faillite intervient deux semaines après celle d’Avianca (20 000 employés), la deuxième compagnie aérienne colombienne, qui s’est elle aussi placée sous la loi américaine de protection contre les faillites.
Également ébranlé, le géant australien Virgin Australia s’est mis volontairement en cessation de paiement le 21 avril. La compagnie aérienne avait demandé en vain au gouvernement un prêt de 1,4 milliard de dollars australiens.
Le coronavirus a également emporté les sud-Africains South African Airways (SAA) et Comair, le britannique Flybe et quatre filiales de Norwegian Air Shuttle en Suède et au Danemark.
Suppressions d’emplois en cascade
Air Canada va licencier plus de la moitié de ses effectifs (au moins 19 000 employés), British Airways prévoit 12 000 suppressions d’emplois (30 % de ses effectifs), l’américain Delta Air Lines 10 000 départs volontaires (11 %) et le scandinave SAS 5.000 suppressions de postes (40 %).
Des coupes d’effectifs ont aussi été annoncées par l’américain United Airlines (3 450 emplois de cadres), le britannique Virgin Atlantic (3 150 emplois), les irlandais Ryanair (3 000) et Aer Lingus (900), Icelandair (2 000), Brussels Airlines (1 000), le hongrois Wizz Air (1 000) et Fiji Airways (758).
Les compagnies ne sont pas les seules touchées. Le constructeur américain Boeing a annoncé la suppression de 16 000 emplois, soit 10 % de ses effectifs dans les avions civils, tandis que les fabricants de moteurs américain General Electric et britannique Rolls-Royce ont respectivement sabré 12 600 et 9 000 postes.
Les États à la rescousse
Le gouvernement allemand et Lufthansa sont parvenus lundi à un accord sur un plan de sauvetage de neuf milliards d’euros, qui verra l’État devenir le premier actionnaire de la compagnie. Toujours en Allemagne, la compagnie de vols nolisés Condor, filiale du voyagiste en faillite Thomas Cook, a obtenu 550 millions d’euros de prêts garantis par l’État.
La France et les Pays-Bas ont quant à eux volé au secours d’Air France-KLM, avec un plan de 9 à 11 milliards d’euros.
Les États-Unis ont lancé en mars un programme de soutien à l’emploi, dont 50 milliards de dollars (45,6 milliards d’euros) destinés à l’aviation civile. La plupart des grandes compagnies américaines y ont fait appel.
De son côté, l’Italie a opté pour une nationalisation d’Alitalia.
Easyjet a obtenu un prêt public de 600 millions de livres (675 millions d’euros).
La Suisse a, elle, garanti 1,2 milliard d’euros de prêts à Swiss et Edelweiss, deux filiales de Lufthansa.
La Nouvelle-Zélande a prêté quelque 900 millions de dollars néo-zélandais (479 millions d’euros) à la compagnie Air New Zealand.
Dubaï et la Turquie ont également annoncé qu’ils viendraient en aide respectivement à Emirates et Turkish Airlines, sans toutefois préciser l’ampleur de leur intervention.