Environ 20 % des 2 135 personnes interrogées seraient prêtes à prendre l’avion dès qu’il pourra voler.
Le 737 MAX de Boeing « a encore un long chemin à parcourir pour regagner la confiance des consommateurs », seulement 20 % d’entre eux estimant que l’avion est sans danger, conclut une enquête menée par Bank of America.
Environ 20 % des 2 135 personnes interrogées seraient prêtes à prendre l’avion dès qu’il sera de nouveau autorisé à voler, tandis qu’environ 60 % des gens prenant l’avion préféreraient attendre au moins six mois avant d’embarquer dans l’appareil, détaille le document consulté jeudi par l’AFP.
Le 737 MAX est cloué au sol depuis mi-mars après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.
Le régulateur américain a prévenu mercredi qu’il ne certifierait pas l’avion avant 2020. Les principales compagnies aériennes américaines ayant des 737 MAX dans leur flotte ont déjà prévenu qu’elles n’inscriraient pas l’appareil dans leurs programmes de vol avant mars.
« Le retour en service de l’avion pourrait entraîner des perturbations pour les compagnies aériennes si les consommateurs ne souhaitent pas naviguer dans le 737 MAX », estiment les analystes de Bank of America.
Leur enquête souligne aussi toutefois qu’environ la moitié des personnes interrogées ne savait pas ce qu’était le 737 MAX ou qu’il était actuellement interdit de vol.
« Cela pourrait être positif si les passagers ne se soucient finalement pas de l’avion », remarquent les analystes.
« Bien que 74 % des répondants prenant l’avion voudraient changer de vol s’ils étaient programmés sur un MAX, seulement 50 % sont prêts à payer » pour le faire, relèvent-ils aussi en soulignant que « le prix continue d’être le facteur le plus important lors du choix des vols ».
La compagnie aérienne américaine Southwest, première cliente du 737 MAX, a par ailleurs annoncé jeudi avoir conclu « récemment » un accord confidentiel avec Boeing devant compenser en partie les pertes financières liées au fait que l’appareil est cloué au sol depuis mars.
Sans préciser le montant ou la nature des compensations obtenues, la compagnie indique qu’elle en redistribuera 125 millions de dollars à ses salariés courant 2020.
Southwest souligne dans un communiqué poursuivre les discussions avec Boeing « sur les compensations pour les dommages causés » par le fait que le 737 MAX ne puisse plus voler.
« Tout en continuant à évaluer les règles comptables applicables », la compagnie prévoit d’utiliser « la quasi-totalité de ces compensations sous forme de remises financières sur les commandes d’avions en cours et à venir », est-il souligné dans le document.
Le constructeur avait inscrit dans ses comptes en juillet une charge de 5,6 milliards de dollars pour les compensations aux compagnies aériennes qui ont dû annuler des milliers de vols depuis l’immobilisation du 737 MAX et remplacer ces avions dans leurs plans par d’autres appareils.
Southwest, qui avait 34 exemplaires de l’avion dans sa flotte quand il a été interdit de vol, avait déjà annoncé en novembre qu’elle excluait le 737 MAX de ses programmes de vols jusqu’au 6 mars. Boeing espérait alors encore décrocher le feu vert des autorités américaines en décembre.