Sans fusée, il n'y a pas de déploiement de satellites ni de toutes les applications qui en découlent (communications, positionnement, observation de la Terre). (Photo: Getty Images)
Paris — Les lanceurs spatiaux, comme Ariane 6 dont le premier vol a été repoussé à 2023, foisonnent dans le monde, reflètant l’ambition des États de disposer de leur propre accès à l’espace.
Les services de lancement ne représentent que 8 des 337 milliards de dollars américains du marché du spatial en 2021, selon le cabinet spécialisé Euroconsult. Mais sans fusée, pas de déploiement de satellites ni de toutes les applications qui en découlent (communications, positionnement, observation de la Terre).
Voici un aperçu des principaux lanceurs dans le monde.
Falcon 9
L’épouvantail du secteur spatial. La fusée réutilisable de SpaceX, société créée par le milliardaire Elon Musk, a été tirée à 159 reprises depuis le premier vol en 2010. Près de 50 de ces lancements ont été consacrés à la mise en orbite de la propre constellation de satellites de SpaceX, Starlink.
Falcon 9 est également lancée pour le compte du gouvernement américain et de la NASA, à un prix élevé qui lui permet d’offrir de plus bas prix pour ses autres clients commerciaux, selon son concurrent Arianespace.
Elle peut emporter près de 23 tonnes en orbite basse (LEO), à quelques centaines de kilomètres d’altitude, et 6,7 tonnes sur une orbite de transfert géostationnaire (GTO) (36 000 kilomètres de la Terre)
SpaceX a également développé le Falcon Heavy, capable de placer 64 tonnes en orbite basse et près de 27 en GTO.
Ariane 6
Le lanceur européen exploité par Arianespace doit succéder au lanceur lourd Ariane 5, dont il reste 4 tirs à effectuer (113 ont été réalisés).
Ariane 6 sera déclinée en deux versions. Celle à deux suramplificateurs (propulseurs latéraux) est comparable au Soyouz russe et pourra emporter 10 tonnes en orbite basse et 4,5 tonnes en GTO. Celle à quatre suramplificateurs sera de la classe Ariane 5 (20 tonnes en LEO, 12 tonnes en GTO).
Soyouz
Outre les cosmodromes russes, le lanceur moyen russe a été lancé à 27 reprises depuis la Guyane entre 2011 et février 2022.
Depuis les années 1960, il a été décliné en plusieurs versions et a été tiré plus de 1 000 fois.
Il peut emporter 9 tonnes en LEO et 3,2 tonnes en GTO.
Vega
La fusée italienne Vega, également exploitée par Arianespace, a effectué 20 tirs depuis 2012 et peut emporter 2,3 tonnes en orbite basse. Elle va être remplacée par Vega-C, plus puissante, qui doit effectuer son tir inaugural en juillet.
Delta IV et Atlas V
Les deux fusées de United Launch Alliance (ULA, coentreprise entre Boeing et Lockheed Martin) ont respectivement été tirées à 42 et 92 reprises depuis 2002, essentiellement pour les besoins gouvernementaux américains.
Leurs capacités d’emport respectives sont de 29 et 25 tonnes en orbite basse, de 14 et 12,6 tonnes en orbite de transfert géostationnaire.
Elles doivent être remplacées par la fusée Vulcan, qui de zéro à six suramplificateurs, sera plus modulaire et doit être lancée en 2023.
Les lanceurs indien, chinois et japonais
L’Inde dispose de deux lanceurs. Le PSLV est en service depuis 1993 et a été tiré 54 fois. Le GSLV, tiré à 14 reprises depuis 2001, est principalement destiné aux besoins indiens, mais est ouvert au marché commercial. Il peut envoyer 5 tonnes en orbite basse, 2,7 tonnes vers l’orbite géostationnaire.
La Chine possède quant à elle plusieurs déclinaisons de sa fusée Longue Marche, tirée à 290 reprises pour des besoins nationaux. Elle peut emporter 25 tonnes en LEO et 14 tonnes en GTO.
Lancée à 61 reprises depuis 2001, la fusée H2 japonaise peut pour sa part emporter jusqu’à 17 tonnes en LEO et 10 tonnes en GTO, selon les versions. Elle doit être remplacée par la H3, qui ne sera pas tirée comme prévu cette année en raison de problèmes de mise au point.